Abandonnés depuis plusieurs années, menacés de destruction, les bâtiments de l’hôtel sont dans un état déplorable, à l’extérieur comme à l’intérieur.La municipalité a enfin décidé d’engager un processus de mise en valeur.
Nous sommes tous heureux de cette décision.
Peut on rêver d’ une façade restaurée comme ci dessous ?
Tout commence par la chronique d’une famille hôtelière chamoniarde qui aura marqué de son empreinte les plus belles années de la Belle Epoque jusqu’aux années folles. A la lecture des journaux de ces années, entre 1880 et 1935, on découvre ce que François Couttet et ses enfants ont apporté au développement économique chamoniard.
Petit historique :
Ici, sur ces lieux mêmes, François Couttet (né en 1828) dit « Baguette », guide de haute montagne, avait l’habitude dès, les années 1855 d’héberger ses clients dans sa maison familiale. Son abord sympathique, sa bonhomie, étaient très appréciés des britanniques. Ceux-ci l’incitèrent à construire une auberge afin de recevoir dignement ses clients qui appréciaient son savoir faire et ses connaissances.
Il construisit ainsi dès 1867 « l’Hôtel Pension Couttet ». Fort de son succès, une dizaine voire une quinzaine d’années plus tard, il édifia le Grand Hôtel Couttet qui deviendra le Grand Hôtel Couttet et du Parc. Les fils Joseph et Jules à leur majorité prennent la succession après leur sœur aînée. L’hôtel connait de belles heures dans les années 1920 -1935. Il fonctionne au ralenti pendant la guerre. Loué , il arrêtera définitivement ses activités hôtelières en 1946.
François Couttet a eu cinq enfants. Ses filles (Joséphine, Aline, Sarah ) ont ouvert à leur tour les hôtels des Alpes, du Beau site et du Savoy. Ses deux fils Joseph et Jules tiendront l’hôtel et seront très actifs dans la vie locale.
Des personnages illustres y séjournèrent . Ruskin, Daudet, Mummery. Whymper y est mort. L’histoire de l’alpinisme du 19ème notamment par ses pionniers anglais trouve là ses racines.
Les bâtiments sont transformés en 1946 en préventorium (pour enfants atteints de primo-infection tuberculeuse) sous la dénomination « Centre Guynemer », que l’on appelait à Chamonix le Centre Couttet. Vers 1950 sont construites les terrasses en béton. L’activité du préventorium cesse en 1970.
L’ensemble se compose de trois bâtiments, le petit Couttet, le moyen Couttet et le grand Couttet.
Le petit Couttet (au milieu) correspond à la pension Couttet ouverte en 1867. Le moyen Couttet ( à gauche) de la même période abritait probablement le personnel de l’hôtel ainsi que les domestiques des clients venant à l’hôtel.
Intérêt Architectural de cet ensemble Belle Epoque