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Connaissez vous l’Association des Amis du Vieux Chamonix qui fête ses 50 ans en 2019?

Logo Amis Vieux Chamonix. Eau forte de Bouillette

 

Depuis 50 ans déjà cette association travaille à entretenir et valoriser la mémoire de la Vallée de Chamonix. Mais  connaissons-nous vraiment  cette association?

A l’automne 1968 Mesdames Mireille Simond et   Pighetti de Rivasso constatent  que nombre de chamoniards « jettent en Arve » leurs anciens documents encombrant leurs greniers…Elles se mobilisent  aussitôt afin que ces vieux papiers soient conservés et mis à l’abri. Dans la foulée, elles créent une association qu’elles nomment « les Amis du vieux Chamonix ».

Les statuts sont enregistrés en mars 1969, avec pour objet « de faire connaître et apprécier le passé de la Haute Vallée de l’Arve, son histoire, ses traditions, son folklore, de découvrir et de conserver les vestiges et les témoins matériels de ce passé ».

 

Ainsi sont précieusement sauvegardés écrits, objets, documents, photographies, œuvres d’art, etc… Est aussi fondée  une bibliothèque-conservatoire de tous les ouvrages ayant trait à l’histoire de la vallée de Chamonix, de la Savoie, du royaume Piémont-Sardaigne, des Alpes, et de la littérature alpine en général.

Chamonix est au cœur d’une histoire particulièrement riche. Chacun prend alors conscience de l’importance du but de cette association et  en une année elle compte plus de 180 membres, preuve que cette excellente initiative convainc nombre de chamoniards ! Nombreux sont alors les donateurs  qui ouvrent  leurs réserves et  apportent vieux documents, livres, objets, etc… En une année l’association compte déjà 240 ouvrages !

Dès juillet 1969, la commune confie à l’association la mission de remettre sur pied un musée digne de Chamonix qui, avait disparu depuis 1937.

L’association va gérer le musée alpin jusqu’en août 2001.

Elle ouvre également  un autre musée  dans le Vieil hôtel de 1840 au Montenvers, restaure, avec l’aide de la Compagnie des guides,  le Temple de la Nature , sauve le tunnel-aqueduc gallo-romain du Châtelard près de Servoz, menacé de disparaître dans les travaux de la Route blanche.

 

 

Récemment,  elle a dressé une liste de plus de 135 bâtiments dignes d’intérêt patrimonial sur le territoire de la commune qu’elle a transmis  à la mairie dans le cadre de la révision du PLU.

 

D’année en année, l’association voit ses archives et sa bibliothèque se développer et nombre d’historiens, ou simplement des amoureux de la vallée figurent parmi les visiteurs qui découvrent, avec étonnement, des documents et livres uniques et instructifs !

D’ailleurs, une centaine de livres rares ont été identifiés par la Bibliothèque Nationale de France qui les a numérisé et que l’on peut découvrir sur le site de la BNF. L’association a été reconnue d’utilité Publique. (A consulter ci dessous en cliquant sur le titre).

Liste des livres de l’association des Amis du Vieux Chamonix numérisés par la Bibliothèque Nationale de France

D’autre part elle a intégré l’Union des Sociétés Savantes de Savoie. Ces deux appartenances témoignent du haut niveau de connaissances attribué à cette association  et de la valeur réputée de son patrimoine.

 

pochade réalisée au sommet du Mont Blanc en 1873

 

Elle acquiert en 1982 (et grâce à un prêt à taux zéro d’un membre bienfaiteur) 45 toiles de Gabriel Loppé (dont les très grandes exposées au Majestic), permettant à cette  collection de rester dans la vallée. Un trésor inestimable qui fait d’elle la détentrice de la plus importante des œuvres de cet artiste amoureux de Chamonix.

 

 

 

Par ailleurs, grâce à ses archives et à un travail méticuleux et assidu, elle peut désormais mettre à disposition des habitants de la vallée le plus important et le mieux documenté fond de généalogie.

 

Depuis quatre ans, les membres du comité travaillent régulièrement pour classer d’une manière informatisée les documents papiers et les photos qu’elle possède en espérant un jour pouvoir numériser l’ensemble de cette rare collection. Car elle est riche de près de 20 000 ouvrages (livres, publications diverses, revues,  journaux, etc…)  et de quelques milliers de photographies  en tous genre, de films, de cartes postales.

 

Elle propose gratuitement des conférences intitulées «  A la rencontre de l’histoire » afin que tout chamoniard ou visiteur puisse se familiariser avec l’histoire de notre région.

Elle a rédigé et  publié de nombreux ouvrages tels « les Anglais à Chamonix », « le glacier des Bossons et la Mer de Glace », «Edgar  Bouillette », « 1860 la Vallée de Chamonix et l’Annexion » et tant d’autres…

 

Forte aujourd’hui de près de 500 membres, l’association continue avec constance à enrichir et préserver ses collections  pour les générations futures. Elle incite toujours les habitants à partager leurs documents familiaux afin que dans cinquante, cent ou deux cent ans les jeunes chamoniards puissent encore accéder à leur histoire

Pour en savoir plus , cliquer ci dessous

http://www.amis-vieux-chamonix.org

L’exposition pour les  50 ans de l’association vous permettra d’en découvrir toutes les richesses et peut être vous joindrez vous aux adhérents afin que la mémoire de cette vallée soit préservée et accessible aux générations futures.

Histoire et patrimoine de la Vallée de Chamonix
Christine Boymond Lasserre

Un ancien mayen à Vallorcine : Le hameau de la Poya

 

 

 

Bien caché, accessible uniquement à pied, ce petit hameau de la Poya est plein de charme. Ses habitants ont trouvé là un lieu de tranquillité où ils ont délibérément choisi de vivre isolés. La Poya  abrite une dizaine de maisons, plutôt petites et regroupées les unes contre les autres. Ici la voiture ne peut accéder que pour des raisons impérieuses mais elle doit repartir immédiatement. Elle n’a pas de raison de stationner dans  ce milieu préservé.

Mais qu’était-il  donc avant que la vie moderne s’en empare ?

Ces maisons trapues n’étaient pas des  maisons d’habitation, mais de petites écuries de printemps. L’usage de ces écuries  a varié avec le temps. L’hiver, entièrement recouvert par la neige, le hameau était inoccupé. C’était  un « mayen » (terme venant du Valais) désignant  des écuries  construites un peu plus haut dans les pentes et utilisées au mois de mai après les longs mois d’hiver. Ici, pendant quelques jours, à la remue, puis, ensuite, à la descente d’alpage, les bêtes pouvaient trouver l’herbe nécessaire à leur nourriture.

A la Poya, ce sont des chèvres qui occupaient essentiellement les pâtures, qui d’ailleurs s’étendaient  jusque dans le vallon de Bérard ! Regroupées en troupeau collectif, la gestion en  devint communautaire. Ces écuries étaient équipées parfois d’une chambre où pouvait dormir un membre de la famille. La commune de Vallorcine  impose alors la présence d’un chevrier engagé pour la saison, mais ce pouvait être aussi un petit vallorcin qui se voyait là confier une charge bien lourde!  On embauche ainsi de jeunes enfants parfois de moins de 10 ans ! Ces chevriers devaient être nourris par les propriétaires de chèvres. Et celui qui avait la charge du chevrier devait alors l’aider à sortir les chèvres. D’ailleurs, après la période de la scolarité obligatoire en 1881, ce sont des jeunes valaisans qui seront embauchés, les enfants vallorcins ayant l’école obligatoire jusqu’au 14 juillet ! Au début, matin et soir, chaque famille venait traire ses bêtes et ramenait le lait à la maison où était fabriqué le fromage.

En 1893, pour aider les paysans, est créée une société laitière et l’on construisit en haut du village une laiterie « tournaire » ouverte à tous. Il a fallu alors s’organiser. Chacun  allait traire ses chèvres et portait à la laiterie son lait qui était mesuré dans un bidon de 10 litres. Bidon muni d’un voyant transparent sur le côté gradué par hectolitre. Le nombre de litres de lait  de chacun était inscrit sur un livre de comptes. Par ailleurs, chaque propriétaire, en fonction du nombre de chèvres qu’il possédait,  était inscrit à un tour de rôle. En fonction de ce  tour de rôle chaque sociétaire fabriquait chacun à son tour les fromages de la traite générale  du jour. Et les fromages étaient répartis au prorata des litres de lait que donnait chaque traite.

 

Article 1995 . Nathalie Devillaz –  Dauphiné Libéré

Aujourd’hui, ce hameau bien préservé,  fait l’objet de soins attentifs de la part de  ses habitants locaux ou secondaires , dont deux y vivent à l’année .

Passant, souviens toi de ces vallorcins et  de ces jeunes chevriers  qui menaient là une vie bien rude !

Sources : Vallorcine de Françoise et Charles Gardelle, Revue du musée vallorcin Evlya numéro 7, Vallorcine autrefois de Nathalie Devillaz, article du Dauphiné Libéré de Nathalie Devillaz

 

Histoire et patrimoine Vallée de Chamonix

Christine Boymond Lasserre

Une photo rare , le glacier du Tour en 1863

Le clocher de l’église de Chamonix…surprenant

 

La structure  du clocher de Chamonix est  la construction la plus ancienne  dans la vallée car la partie maçonnée date du 12ème siècle, on a en effet retrouvé à sa base la date de 1119. A l’origine, au Moyen Age, le  clocher se trouvait à gauche de l’église qui était orientée  perpendiculairement à l’actuelle.

A la suite d’un incendie l’église fut reconstruite en 1709 dans le sens d’aujourd’hui. C’était une église baroque magnifique mais nous n’en avons pas de représentation picturale.

 Un tableau  représentant le bourg de Chamonix  avant la période révolutionnaire date de 1742. Il est réalisé par Martel, visiteur naturaliste venu à Chamonix . On voit le village blotti aux pieds des montagnes et l’église nous apparaît avec un clocher pyramidal, donc bien différent de ce qu’il est actuellement.

 

 

 

 En 1758 l’ensemble des toitures et du clocher disparaît de nouveau dans un incendie. Le clocher est probablement reconstruit mais nul ne connaît sa nouvelle apparence.

A la période révolutionnaire, le gouverneur français nommé à la tête  du nouveau département du Mont Blanc, Mr  Albitte,  exige la destruction de tous les clochers savoyards. En 1794 la flèche sommitale est abattue…

Tous nos clochers disparaîtront du paysage savoyard.

En 1807, le clocher est reconstruit selon l’aspect traditionnel des clochers à bulbe savoyards. Un tableau de Birmann nous montre le  clocher chamoniard  avec sa flèche et son bulbe.

Le bulbe  était recouvert d’ancelles, mais en  1864, lors des travaux  d’agrandissement de l’église,  la crainte d’un nouvel incendie incite les chamoniards à remplacer les ancelles par du fer blanc étamé, tandis que la base  sera recouverte d’ardoises. Mais le fer blanc s’oxyde,  l’humidité pénètre la structure,  elle s’infiltre partout menaçant la charpente intérieure. En 1934 on remplace ces anciennes plaque de fer blanc par du cuivre, sensé mieux protéger l’ossature de la flèche .Malgré tout, dès les années 1995, la partie sommitale est de nouveau menacée par l’humidité. Il faut restaurer le clocher. Ni le fer blanc, ni le cuivre n’ont donné satisfaction. Que faire pour restaurer ce magnifique clocher de manière pérenne dans ce climat où les matériaux subissent de grands écarts de température qui déstabilisent les matériaux de recouvrement ?

On pense à un nouveau matériau coûteux et habituellement utilisé dans l’aéronautique ou pour les implants médicaux. C’est le le titane, il est léger,  il résiste mieux à la chaleur que l’aluminium, il est plus dur que l’acier et pèse moitié moins. Sa dureté est « virtuellement égale à celle du verre et du granit et proche du béton » Donc les contraintes sur le titane sont très faibles. S’inspirant des couvertures traditionnelles, les plaques de titane seront découpées en forme d’écailles. Le titane ne se soudant pas, on imaginera des clous spéciaux inoxydables afin de pouvoir  fixer l’ensemble sur la structure. Ainsi le clocher de l’église de Chamonix entre en l’an 2000 dans l’ère de la modernité!

Oui, c’est cher,  mais on peut espérer que les générations futures n’auront plus à s’inquiéter de l’entretien coûteux du lanternon du bulbe et  de la flèche.

 

 

Longue vie à notre clocher chamoniard !

 

 

 

 

Sources :

Archives de la commune de Chamonix

Revue Pierre d’Angle.

Histoire et patrimoine Vallée de Chamonix

Christine Boymond Lasserre

 

 

Une photo de Chamonix 1859 un tableau de Chamonix même période Intéressant à comparer !

Les divers refuges construits au sommet de l’Aiguille du Goûter

 

1854 : un abri en pierres construit par Charles Loiseau. Abri surnommé «  la cabane à l’oiseau ».

1858 : premier refuge pouvant abriter 4-5 personnes. Il faudra 80 ascensions de porteurs pour apporter les planches au sommet ! Restauré en 1882.

1906 : construction d’un nouveau refuge juste à côté du refuge précédent. Il peut abriter 7 personnes. Haut de 1m80. Mesure de 4.20mX3.20m.

 

1936 : nouveau refuge de 30 places construit sur emplacement du refuge de 1858 . Refuge privé.

Acheté en 1942 par le CAF.

 

 

1957 – 1960 : agrandissement du refuge de 1936 . Usage de l’hélicoptère pour monter le matériel. Inauguré en 1962.

1989 – 1990 : Refuge 1906 est démantelé et à sa place est construite une annexe de 40 places.

 

 

2010-2013

construction du refuge actuel mais sur un lieu plus éloigné des anciens refuges

Photo du belvédère au dessus du Chapeau – 1880 – 2017

De la route nationale à la rue Paccard

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Photos collection Auguste Couttet

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photos haut : carte postale collection Couttet

photo bas Christine Boymond Lasserre

 

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