photo bas Christine Boymond Lasserre
Depuis des temps immémoriaux, les habitants du village ont témoigné leur attachement à cette chapelle consacrée à Saint Théodule. Ici, au Moyen Age, un oratoire consacré à Saint Roch, le protecteur contre la peste, fut élevé à la suite d’une épidémie de cette maladie qui, selon la légende, s’est arrêtée aux Tines.
En 1500, une bulle papale nous apprend l’édification d’une chapelle dédiée à Saint Théodule. Ce document est intéressant car il y est précisé que cette chapelle se situe au village du Chastelard, qui fut plus tard détruit par l’avancée du glacier des Bois.
Le culte de Saint Théodule, premier évêque du Valais, fut probablement initié par une population locale très tournée vers cette région. Beaucoup y travaillaient, nombreux étaient ceux qui allaient sur les marchés de Martigny et étaient donc familiarisés avec le culte de ce valaisan.
Qui est saint Théodule ?. Cliquer ici Saint Théodule
Pendant plus de 250 ans les habitants s’astreindront à entretenir le bâtiment, feront donner régulièrement des messes et des prières par le biais de fondations dont certaines sont nommées dans des documents notariés.
voir ci dessous .
En En 1777 la chapelle est réédifiée.Mais elle fut détruite durant la révolution au moment de l’occupation française. Puis elle renaîtra encore par la volonté des habitants, qui ensuite se feront fort de l’entretenir.
La dernière décoration intérieure est due aux royalistes de la vallée de Chamonix. Sous l’impulsion de Mr Cheilan, propriétaire de l’hôtel Excelsior, elle sera ornée en 1938 d’un décor à la mémoire du vœu de Louis XIII. Effectivement, pour le 300ème anniversaire de ce vœu qui vit le roi mettre la France sous la protection de la Vierge après que celle-ci lui eut accordé un fils, les royalistes locaux orneront la chapelle de fleurs de lys, d’une statue dédiée à Jeanne d’Arc et d’une autre à Saint Louis, protecteur des rois de France.
Tel est le décor actuel. Celui que les habitants des Tines ont décidé de restaurer.
Le maître hôtel est orné d’un grand tableau représentant Saint Théodule. De quand date-t-elle ? Pour le moment nul ne le sait.
Mais ce tableau est très détérioré par l’humidité et nécessite très vite une restauration méticuleuse avant qu’il ne soit totalement détruit.
De même les magnifiques vitraux réalisés par Mr Elie Pellegrin des Praz nécessitent une remise en état.
Une association vient de se créer. Elle porte le nom de « Association des Amis de la Chapelle Saint Théodule ». Son but est d’assainir sa structure, de restaurer son décor intérieur, et de lui redonner vie. Une fois de plus, il est fait appel à toutes les bonnes volontés pour contribuer à cette action.
Croyants ou non-croyants, cette chapelle fait partie de notre passé commun. Elle est le témoignage de la vie du village depuis des siècles.
Découvrir le site de l’Association des amis de la chapelle saint Théodule aux Tines
Histoire et patrimoine de la Vallée de Chamonix
Christine Boymond Lasserre
En ce 5 février 1924, se clôturaient les premiers jeux olympiques d’hiver, et c’était à Chamonix. A l’époque on l’appelait la Semaine Internationale des Sports d’Hiver de Chamonix Mont Blanc. Elle prendra plus tard le nom de Jeux olympiques d’hiver. Après la décision de choisir Chamonix pour accueillir la semaine internationale des sports d’hiver, en seulement un an, les différentes installations sont construites.
La patinoire olympique en forme d’anneau, qui servira de stade olympique pour la cérémonie d’ouverture est bâtie. Une surface de 27660 m2 de glace est préparée, comprenant également une piste de course et un terrain de curling, nécessitant la construction préalable d’un mur de béton soutenant un remblai destiné à endiguer la rivière et des conduites d’eau sont aménagées pour alimenter la surface de glace.
Le tremplin de saut est construit au lieu-dit « Le Mont » près du Glacier des Bossons. Il fera 79m de longueur et devra permettre de réaliser des sauts à 60m et plus.
La piste de bob longue de 893m et comportant 19 virages est installée aux Pèlerins, sous l’Aiguille du Midi nécessite une grande précision pour l’inclinaison des virages. Elle est réalisée non sans difficultés en pierre de maçonnerie en attendant son enneigement.Pour cette première compétition multisports dans la vallée de Chamonix, 258 athlètes (245 hommes, 13 femmes) représentant dix-sept nations sont présents : Autriche, Belgique, Canada, Etats-Unis, Estonie, Finlande, France, Grande-Bretagne, Hongrie, Italie, Lettonie, Norvège, Pologne, Suède, Suisse, Tchécoslovaquie et Yougoslavie. Ce fut un réel succès. Celui-ci fut assuré par des journalistes venus de l’Europe entière, mais aussi des USA.
39 Français participent aux diverses compétitions dont deux femmes.L’une d’elle, Andrée Joly, gagnera la médaille de bronze de patinage en couple avec Pierre Brunet. De nombreux abandons sont à noter en raison soit du froid intense soit d’un niveau trop bas des concurrents pour certaines disciplines.
15 compétiteurs hommes sont originaires de Chamonix.
On répertorie 16 épreuves parmi les activités sportives les plus pratiquées de l’époque : Patinage : artistique, vitesse, hockey. Curling. Bobsleigh.
Ski de fond : 18km-30km-50km. Les 50km est l’épreuve la plus éprouvante pour les concurrents. Il fait très froid ce jour là. De nombreux abandons sont à noter.
Combiné nordique (ski de fond + saut).
Epreuves militaires (ski de fond + tir).
Saut à ski.
Le ski alpin ne fait pas encore partie de ces jeux d’hiver. Bien que Chamonix ait en 1908 organisé des compétitions de ski, cette discipline n’est pas encore retenue par les instances olympiques. A l’issu de la semaine, la France a récolté trois médailles de bronze. Une en patinage artistique couple, une en curling et la troisième en patrouilles militaires avec les concurrents chamoniards les frères Mandrillon. La France ne sera que la 9ème nation sur 16. La Norvège première nation de tous les états représentés récoltera 4 médailles d’or, 7 d’argent et 6 de bronze.
Le maire Jean Lavaivre soutenu par les hôteliers chamoniards aura donné toute son énergie à défendre la candidature de Chamonix. Il avait compris l’importance de ces jeux qui seront une immense promotion pour la station chamoniarde face aux stations suisses comme Davos ou saint Moritz. Les chamoniards auront participé avec beaucoup d’énergie et de sens du bénévolat … afin que ces jeux soient une réussite.
Un joli souvenir dans l’histoire locale des débuts des sports d’hiver.
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Vidéo réalisée epar Viatcicalpes, un site remarquablement instructif.
Dans les temps anciens, en arrivant du prieuré, le seul passage possible pour passer sur la rive gauche était la passerelle alors située à l’emplacement du pont actuel, ensuite le chemin se faufilait parmi les prés. .
Traditionnellement, ce chemin était le passage obligé emprunté par tous.
Dans Chamonix, aucun autre passage ne permettait de passer sur l’autre rive. Le chemin traditionnel est devenu rue. Elle a vu passer durant des centaines d’années chamoniards et visiteurs. Elle porte actuellement le nom de rue de la Tour.
Ici au 19ème, à la place du casino actuel (l’ancien Hôtel Royal), se situait un hôtel appelé l’Hôtel de la Tour. Indiqué dans les premiers guides touristiques évoquant Chamonix, il était tenu dans les années 1825-1830 par un certain Payot.
Sur une des gouaches réalisées par Jean Dubois (le mont Blanc vu de Chamonix), on distingue sur la rive gauche de l’Arve, peu habitée à l’époque, quelques maisons. Sans doute l’hôtel de la Tour occupait-il une de ces bâtisses typiquement chamoniarde.
Mais pourquoi un hôtel de la Tour ? Etait ce en raison de la tourelle d’observation située sur le chemin du Folly ? Non ! Celle-ci, dressée plus tard, n’existait pas encore.
Il faut peut être remonter dans l’histoire locale, plus précisément fin 15ème , début 16ème.
En ces temps la vallée de Chamonix, bien que dépendante de l’abbaye de st Michel de la Cluse, était régentée par une famille qui donna plusieurs prieurs : la famille de la Ravoire.
L’un de ceux ci, Guillaume, essaya à maintes reprise de s’accaparer tous les droits acquis par les chamoniards. Il n’eut pas la vie facile si l’on en juge par les démêlés qu’il eut avec ceux-ci !
Mais, voulant asseoir son pouvoir avec force, n’aurait-il pas dressé une maison forte dans Chamonix ? Pourquoi pas, sachant que ce prieur cherchait à s’approprier les droits de justice qui étaient alors attribués aux syndics ? Dans l’ouvrage d’André Perrin » l’histoire e la vallée et du prieuré de Chamonix » on parle à propos de la nomination des procureurs représentant l’assemblée chamoniarde cette.. »‘élection avait lieu au Crettet, près de la tour de la Ravoire … »Crettet étant la colline du Couttet actuel.
C’est une gravure de 1806 de Jean Philippe Link « Vue du bourg… » qui nous éclaire. Effectivement ce document représente Chamonix, mais en zoomant on distingue, au fond, très nettement, sur une colline (certainement la colline du Couttet), les ruines d’une tour.
Il y a de fortes chances qu’au début du 19ème siècle subsistaient les ruines de cette maison forte. Les chamoniards l’appelant la Tour, il est probable que Mr Bossonay ait alors construit son hôtel au pied de celle-ci et lui donna ainsi ce nom, aujourd’hui mystérieux pour tous.
Cet hôtel de la Tour sera détruit en 1843 et à sa place édifié un nouvel hôtel : le Royal.
De cette Tour il ne subsiste maintenant que le nom de cette rue ?
Mais qui l’avait remarqué ?
Christine Boymond Lasserre
Histoire et patrimoine Chamonix Mont Blanc