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Les Grands Mulets : un refuge mythique

Gabriel Loppé : Refuge des Grands Mulets en 1862

De tous les refuges du massif du Mont Blanc, celui des Grands Mulets est celui qui a été le plus souvent peint ou photographié. D’ailleurs, la plus ancienne photographie réalisée en haute montagne est une prise de vue du premier refuge des Grands Mulets datant de 1856.

Lors de l’ascension du Mont Blanc par Horace Bénédicte de Saussure en 1787, celui-ci fit édifier  une sorte de construction accolée au rocher,  constituée de deux murs de pierres sèches et recouverte d’un toit de 2.30 m par 1.30m.

Elle disparaîtra très vite et par la suite les alpinistes tentant le mont Blanc auront à charge de faire transporter par leurs guides et porteurs le matériel de de campement: couvertures, tentes, éléments de cuisine pour assurer des repas pour l’ensemble des équipes entreprenant l’ascension. Et nombreux sont les récits faits par les voyageurs ou les guides sur ces nuits glacées passées sur le promontoire des grands mulets.

En 1853, la commune de Chamonix décide de construire un « refuge ». Celui-ci est construit dans la vallée et transporté planche par planche par les guides de Chamonix. Il mesure 4.25 X 2.12 m . Il est installé sur une plateforme au sommet du rocher . En septembre, on l’inaugure en grande pompe.  Il recevra 50 personnes décidées d’y passer la nuit !

C’est dans ce refuge que les frères Bisson feront étape sur le chemin du Mont Blanc et le livre d’or (appartenant à la collection Paul Payot) nous dévoile ainsi leur passage, mais aussi celui de Gabriel Loppé qui restera d’ailleurs plusieurs jours en 1861. Il y fera un de ses plus beaux tableaux appelé : « Grands Mulets ».

 

Ce refuge se révélera très vite trop petit.  La compagnie des guides décide en 1866 de financer un nouvel établissement dont elle confie la gestion à Sylvain Couttet. A charge pour lui de réaliser et faire transporter les éléments de construction de ce nouveau bâtiment. Il décide de l’élever sur l’emplacement du refuge de de Saussure c’est-à-dire en bas du rocher. Il faudra 400 voyages pour transporter le tout. Il mesure 6 x 3m divisé en deux pièces. qui servent  de dortoirs avec  des tables à charnière fixées sur la cloison. Rapidement, Sylvain Couttet l’agrandit d’une pièce qui lui sert de cuisine avec un petit poêle à bois. Il mesure alors 9 x 3m !

En 1868, il récupère les restes de l’ancien refuge abandonné plus haut pour l’accoler à la cuisine  ce qui constituera une 4ème pièce où coucheront les guides. Ce fut le premier dortoir réservé aux professionnels.

Sylvain Couttet gérera le refuge de 1866 à 1880.

Celui-ci devient de plus en plus un but  de «promenade », pas uniquement réservé aux alpinistes en route vers le Mont-Blanc,  mais aussi aux amateurs désirant découvrir ce site unique d’où l’ on jouit d’une vue exceptionnelle.

Il restera longtemps ainsi .Transformé peu à peu, mais de bric et de broc.

En 1897 la commune lance un nouveau projet à une cinquantaine de mètres plus haut. Il est inauguré le 19 mai. Cette fois, on construit un bâtiment digne de de son succès : un rez de chaussée avec quatre chambres, une cuisine et une salle à manger, et un étage avec aussi quatre chambres plus un dortoir pour les guides. Le refuge est confié aux frères Balmat, assistés d’une cuisinière et d’une domestique ! On y installe même le téléphone en 1908.

De plus en plus utilisé il finit par ne plus correspondre aux normes aussi après 63 ans de bons et fidèles services, il est transformé en un tout nouveau bâtiment, pouvant accueillir plus d’une soixantaine de personnes,  qui est inauguré le 8 août 1960.

 Il succède ainsi à la longue et belle histoire des refuges sur le chemin du Mont Blanc. Témoin ancestral de bien des aventures, ce lieu mémorable pourrait raconter de belles mais aussi de bien tristes histoires que beaucoup ont oubliées.

Bibliographie : Revues du Club Alpin Français, Histoire du Mont Blanc de Stephen d’Arve, le Mont Blanc de Charles Durier. Page personnelle de Bernard Cottard


Christine Boymond Lasserre

Histoire et patrimoine de la vallée de Chamonix

1900 : construction du viaduc sainte Marie des Houches

En 1895, le pont de la Griaz sur le chemin de la rive gauche de l’Arve est emporté par une crue dévastatrice. Le chemin de fer, alors en projet sur cette même rive aurait certainement été emporté. Les dirigeants du PLM (Paris-Lyon-Méditerranée) ne veulent pas prendre le risque de voir la ligne détruite. Contrairement à l’idée reçue, le changement du tracé prévu à l’origine rive gauche de l’Arve est bien dû aux caprices de la nature et non aux habitants.

Ouvrage en pierres de granit avec sept arches de quinze mètres de long, le tout surplombant l’Arve de 52 mètres. Le viaduc en forme de S s’appuie sur des piles de 4.30 mètres de côté et de 6.40 mètres pour la grande arche. Il franchit la route départementale, ce qui augmente sa longueur de 130 mètres.

 

 

A l’origine, le viaduc Sainte Marie devait compter uniquement un tablier métallique central de 50 mètres de long. Mais l’armée, toujours impliquée dans toute construction importante, même ferroviaire, craint qu’en cas d’invasion celui-ci puisse être sabordé aisément. Le ministre de la guerre impose l’usage exclusif de la pierre.  Le ministre des travaux publics choisit lui-même la forme des moellons !

Histoire et patrimoine de la Vallée de Chamonix

Christine Boymond Lasserre

 

1836 : De drôles d’hôtes à l’hôtel de l’Union à Chamonix

 

En septembre 1836 : le propriétaire du très fameux hôtel de l’Union à Chamonix voit débarquer de drôles de personnages…

« Un soir, un jeune homme mal vêtu, couvert de boue, à la blouse étriquée et à la chevelure désordonnée, accompagné  de deux enfants et d’une servante, demande à l’aubergiste s’il avait, parmi ses pensionnaires,  un personnage, avec un large chapeau, une cravate roulée en corde et fredonnant en permanence une rengaine le « Dies Irae ! », ainsi qu’une belle jeune femme. Bien sûr, lui répond l’aubergiste. Ils viennent d’arriver ! Ils sont au numéro 13. Tout ce petit monde se retrouve dans une grande gaîté, ameutant les voisins irrités par le bruit.  Oh ! Compte tenu de leurs  vêtements farfelus, indéfinissables et par ailleurs chevelus comme des sauvages, ce ne pouvait être qu’une troupe de comédiens ! Le chef de cuisine les prend pour des saltimbanques, et en office on compte et recompte l’argenterie.

Le lendemain, un major de l’artillerie se présente et demande après ce groupe. L’hôtelier est persuadé que celui ci vient les arrêter. Ils sont si bruyants !

Mais pas du tout, il se précipite vers la chambre numéro 13 et c’est de nouveau un tapage incroyable, des cris de joie, des hurlements ! Oh scandale ! La bonne clientèle britannique n’apprécie guère cette troupe bruyante ! Ainsi, deux jeunes douairières ce soir là barricadèrent leur porte craignant, on ne sait, une invasion de leurs chambres !

Mais qui sont donc ces personnages excentriques ?

Notre jeune homme à la blouse étriquée et à la chevelure en bataille n’est autre que Georges Sand venue retrouver ici à Chamonix Franz Liszt et sa belle et douce amante, la fameuse comtesse d’Agoult : Georges Sand venue avec ses 2 enfants, mais habillée en homme, tenait à revoir ce que la bonne société parisienne décrivait avec emphase : Chamonix. Le dernier venu, le militaire, n’est autre que le major Pictet arrivé de Genève pour se joindre à cette équipe pas banale !

Le lendemain aux aurores Franz Liszt s’époumone à réveiller tout ce petit monde afin de se rendre à la fameuse Mer de glace. La caravane ne passe pas inaperçue, tout particulièrement Georges Sand osant porter un pantalon et une chemise d’homme et fumant cigare sur cigare. Franz Liszt, habillé style renaissance, avec un béret du genre « Raphaël » à l’image du peintre italien et Pictet en uniforme militaire ; on imagine l’équipée !

 

 

Au Montenvers, Georges Sand montre assez peu d’enthousiasme, contrairement à ses compagnons s’émerveillant « des magnificences de la mer de glace »,  « .. des éclatantes aiguilles, des glaciers et de l’immense chaos de la mer de glace où les nuages jouent avec les aiguilles dominant la vallée glaciaire ».  Elle résistait à l’entrain de sa troupe, elle cueille une petite clochette bleue et déclare

« J’aime mieux cette campanule que toute votre Mer de glace » mais, attentive aux pierres, elle achète un cristal de roche. Mais il est vrai que la présence d’autres touristes l’importune. Lors de son voyage précédent, en 1834,  son compagnon Pietro Pagello note la longue caravane d‘anglais de français d’allemands et d’américains qui l’agaçait déjà ! Probablement ne supporte-t-elle pas cette proximité avec ces touristes étrangers !

Elle se rend également au glacier des Bossons, et note une scène peu connue de la vie rurale chamoniarde : dans la soirée, elle remarque qu’un roulement de tambour annonce aux habitants qu’ils doivent allumer des feux dans les champs afin de les protéger de la gelée qui s’annonce.

Elle admire cependant les «… monts neigeux, étincelants aux premiers rayons du soleil »

Le soir de leur excursion, un plantureux repas les attend à la table d’hôte de l’hôtel. La bande joyeuse est  mêlée à la clientèle anglaise que George Sand apprécie assez peu, elle la considère comme snob et prétentieuse !

Le lendemain, il pleuvait de nouveau. Pour passer le temps, on se mit à philosopher, puis le ciel s’éclaircissant, la petite équipe se mit en route repartant en direction de Martigny. L’aubergiste de l’hôtel de l’Union poussa un grand soulagement, se réjouissant de voir partir cette bande d’hôtes dont il se méfiait tant. La légende dit qu’il envoya aussitôt chercher Monsieur le curé pour exorciser, en les aspergeant d’eau bénite, les chambres qu’ils avaient occupées.

Georges Sand ne reviendra pas à Chamonix

Bibliographie : Annuaire du club alpin français: article de Julien Bregeault – Les quatre montagnes de Georges Sand de Colette Coisnier.

Histoire et patrimoine de la Vallée de Chamonix

Christine Boymond Lasserre

 

Merci à Madeleine Namur Vallot

En ce 8 mai, journée des droits de la femme …

Une femme à qui nous devons beaucoup. Qui ?  Madeleine Namur Vallot qui, à Chamonix, s’est battue pour  UN droit : celui de porter une tenue masculine : le pantalon !

Et oui, Madeleine Vallot fut la première à oser porter la « culotte ». Que dire des remarques, des sarcasmes lancés  sur cette jeune femme qui osait ainsi défier le monde masculin et les esprits bien pensant? Mais elle n’en avait cure ! Emmenée par son père au sommet du Mont Blanc, elle réalisa à quel point une jupe traînant dans la neige était vraiment un réel handicap. Embarrassée par cette masse de tissus, elle osa la remonter au dessus de ses mollets afin de mieux franchir névés et crevasses. Et de retour , très vite, elle imagina une tenue adaptée à l’alpinisme. Elle gravit sept fois le Mont Blanc dont 6 en pantalon et deux fois elle resta plus de 10 jours à l’observatoire créé par son père Henri Vallot.

Son expérience lui permit d’imaginer une tenue vestimentaire adaptée à l’alpinisme et au ski. « Nous devons emprunter à nos camarades masculins, la culotte si pratique » disait-elle Et  lorsque, vers 1905, elle entend parler de ces planches que l’on adaptait au pied, immédiatement elle adaptera sa tenue afin de pouvoir se déplacer correctement sur la neige. Mais quel scandale !  Pour mieux affronter le regard des autres, elle s’alliera avec sa meilleure amie, Marie Marvingt, autre personnalité « moderne » de son temps, pour se montrer en toute impunité ! Quelques femmes dans ces années avant la première guerre oseront les copier mais que de remarques désobligeantes peut on lire dans la presse de l’époque !

Soutenue par son père et son mari et grâce à ses qualités sportives Madeleine imposera son genre et son style.

Mais il faudra attendre l’après guerre pour que les tenues imaginées par Madeleine Namur –Vallot soient peu à peu adoptées par toutes les femmes modernes qui osaient s’aventurer dans ces activités montagnardes qu’étaient l’alpinisme et le ski !

Merci Madeleine Namur Vallot !

Histoire et patrimoine de la vallée de Chamonix

Christine Boymond lasserre

 

 

 

un patinoire hors norme lors des Jeux olympiques de 1924

Il y a 95 ans se déroulait  la semaine internationale des sports d’hiver de Chamonix  à l’occasion des  VIIIe olympiades organisées à Paris.

 

La plus belle et la plus grande patinoire d’Europe va être construite à Chamonix .

Une patinoire de plus de 36 000 m2 fut imaginée pouvant contenir deux surfaces de hockey , deux surfaces libres pour les figures , un anneau de vitesse de 400 mètres et une piste de curling . Projet très ambitieux pour Chamonix.

Actuellement on peut découvrir à la MMP le magnifique plan de cette patinoire ( plan appartenant à l’association des Amis du Vieux Chamonix).

Pour la commune de l’époque réaliser une telle patinoire ne fut pas une sinécure ! On choisit la rive gauche de l’Arve ,  lieu dit des « mouilles » . Drainer, creuser, renforcer les berges de l’Arve  ne fut pas simple et comment soutenir le terrain ? On travailla de jour et de nuit   à la pioche. A l’aide de petits wagonnets on achemina du bois du Bouchet tout proche les remblais nécessaires. La municipalité de Chamonix , conduite par un maire actif Jean Lavaivre, contracte un emprunt de 300 000 francs auprès des particuliers propriétaires des palaces et des grands hôtels de la commune, ainsi qu’un emprunt  supplémentaire de 500 000 francs auprès des banques.

Il y un mois de retard…Tant le terrain était difficile. Livraison fin décembre. OUF .

Un hiver rigoureux s’annonçait et on fit appel à Benoît Couttet et Jean Claret pour gérer la fabrication de la glace. Trente hommes en permanence étaient à disposition, On arrosait de nuit à la lance, le froid faisait le reste. La patinoire fut dotée d’une glace parfaitement lisse et dure.

Fin décembre d’énormes chutes de neige tombèrent sur Chamonix ! On recruta plus de 600 hommes pour déblayer les 1.70m de neige tombés en une nuit ,sans matériel particulier, seulement la force de l’homme ! On besogna toutes les fêtes de fin d’année et une bonne partie du mois de janvier. Nombre de bénévoles chamoniards participèrent à ce travail gigantesque. Puis à quelques jours de l’ouverture…le foehn…immense dégel. C’est la catastrophe…Benoît Couttet et ses hommes  réalisèrent un travail incroyable pour conserver la glace, la maintenir, et éviter que tout disparaisse « à l’Arve » ! Puis le « miracle »… le gel de retour. Jours et nuits ils  trimèrent inlassablement afin de lisser, nettoyer et faire de cette patinoire la plus belle et la plus imposante jamais vue encore dans cette Europe des années folles.

Le 24 janvier 1924, il gèle à pierre fendre sur Chamonix.

Un soleil radieux illumine la vallée, lorsque Gaston Vidal, Sous-Secrétaire d’Etat, prononce solennellement les paroles sacramentelles : « Je proclame l’ouverture des Jeux d’Hiver de Chamonix données à l’occasion de la VIIIe Olympiade »

Ce sera le vrai début des sports d’hiver dans la vallée de Chamonix.

Sources : Archives association Amis du Vieux Chamonix – Musés Jeux Olympiques Lausanne –  Revue « sports d’hiver » années 1924.

Histoire et patrimoine vallée de Chamonix

Christine Boymond Lasserre

 

 

 

Connaissez vous l’Association des Amis du Vieux Chamonix qui fête ses 50 ans en 2019?

Logo Amis Vieux Chamonix. Eau forte de Bouillette

 

Depuis 50 ans déjà cette association travaille à entretenir et valoriser la mémoire de la Vallée de Chamonix. Mais  connaissons-nous vraiment  cette association?

A l’automne 1968 Mesdames Mireille Simond et   Pighetti de Rivasso constatent  que nombre de chamoniards « jettent en Arve » leurs anciens documents encombrant leurs greniers…Elles se mobilisent  aussitôt afin que ces vieux papiers soient conservés et mis à l’abri. Dans la foulée, elles créent une association qu’elles nomment « les Amis du vieux Chamonix ».

Les statuts sont enregistrés en mars 1969, avec pour objet « de faire connaître et apprécier le passé de la Haute Vallée de l’Arve, son histoire, ses traditions, son folklore, de découvrir et de conserver les vestiges et les témoins matériels de ce passé ».

 

Ainsi sont précieusement sauvegardés écrits, objets, documents, photographies, œuvres d’art, etc… Est aussi fondée  une bibliothèque-conservatoire de tous les ouvrages ayant trait à l’histoire de la vallée de Chamonix, de la Savoie, du royaume Piémont-Sardaigne, des Alpes, et de la littérature alpine en général.

Chamonix est au cœur d’une histoire particulièrement riche. Chacun prend alors conscience de l’importance du but de cette association et  en une année elle compte plus de 180 membres, preuve que cette excellente initiative convainc nombre de chamoniards ! Nombreux sont alors les donateurs  qui ouvrent  leurs réserves et  apportent vieux documents, livres, objets, etc… En une année l’association compte déjà 240 ouvrages !

Dès juillet 1969, la commune confie à l’association la mission de remettre sur pied un musée digne de Chamonix qui, avait disparu depuis 1937.

L’association va gérer le musée alpin jusqu’en août 2001.

Elle ouvre également  un autre musée  dans le Vieil hôtel de 1840 au Montenvers, restaure, avec l’aide de la Compagnie des guides,  le Temple de la Nature , sauve le tunnel-aqueduc gallo-romain du Châtelard près de Servoz, menacé de disparaître dans les travaux de la Route blanche.

 

 

Récemment,  elle a dressé une liste de plus de 135 bâtiments dignes d’intérêt patrimonial sur le territoire de la commune qu’elle a transmis  à la mairie dans le cadre de la révision du PLU.

 

D’année en année, l’association voit ses archives et sa bibliothèque se développer et nombre d’historiens, ou simplement des amoureux de la vallée figurent parmi les visiteurs qui découvrent, avec étonnement, des documents et livres uniques et instructifs !

D’ailleurs, une centaine de livres rares ont été identifiés par la Bibliothèque Nationale de France qui les a numérisé et que l’on peut découvrir sur le site de la BNF. L’association a été reconnue d’utilité Publique. (A consulter ci dessous en cliquant sur le titre).

Liste des livres de l’association des Amis du Vieux Chamonix numérisés par la Bibliothèque Nationale de France

D’autre part elle a intégré l’Union des Sociétés Savantes de Savoie. Ces deux appartenances témoignent du haut niveau de connaissances attribué à cette association  et de la valeur réputée de son patrimoine.

 

pochade réalisée au sommet du Mont Blanc en 1873

 

Elle acquiert en 1982 (et grâce à un prêt à taux zéro d’un membre bienfaiteur) 45 toiles de Gabriel Loppé (dont les très grandes exposées au Majestic), permettant à cette  collection de rester dans la vallée. Un trésor inestimable qui fait d’elle la détentrice de la plus importante des œuvres de cet artiste amoureux de Chamonix.

 

 

 

Par ailleurs, grâce à ses archives et à un travail méticuleux et assidu, elle peut désormais mettre à disposition des habitants de la vallée le plus important et le mieux documenté fond de généalogie.

 

Depuis quatre ans, les membres du comité travaillent régulièrement pour classer d’une manière informatisée les documents papiers et les photos qu’elle possède en espérant un jour pouvoir numériser l’ensemble de cette rare collection. Car elle est riche de près de 20 000 ouvrages (livres, publications diverses, revues,  journaux, etc…)  et de quelques milliers de photographies  en tous genre, de films, de cartes postales.

 

Elle propose gratuitement des conférences intitulées «  A la rencontre de l’histoire » afin que tout chamoniard ou visiteur puisse se familiariser avec l’histoire de notre région.

Elle a rédigé et  publié de nombreux ouvrages tels « les Anglais à Chamonix », « le glacier des Bossons et la Mer de Glace », «Edgar  Bouillette », « 1860 la Vallée de Chamonix et l’Annexion » et tant d’autres…

 

Forte aujourd’hui de près de 500 membres, l’association continue avec constance à enrichir et préserver ses collections  pour les générations futures. Elle incite toujours les habitants à partager leurs documents familiaux afin que dans cinquante, cent ou deux cent ans les jeunes chamoniards puissent encore accéder à leur histoire

Pour en savoir plus , cliquer ci dessous

http://www.amis-vieux-chamonix.org

L’exposition pour les  50 ans de l’association vous permettra d’en découvrir toutes les richesses et peut être vous joindrez vous aux adhérents afin que la mémoire de cette vallée soit préservée et accessible aux générations futures.

Histoire et patrimoine de la Vallée de Chamonix
Christine Boymond Lasserre

une belle réhabilitation : le Bellevue

 

Chamonix prend petit à petit conscience de la valeur de son patrimoine bâti et entreprend la réhabilitation d’immeubles  anciens.

 

Lorsque l’hôtel  Bellevue est construit, probablement dans les années 1900, et non 1890 comme on l’a bien souvent pensé, c’est une Marie Aline Couttet qui en est à l’origine. Marie Aline est la sœur des deux frères Auguste et Adolphe Couttet, les fameux photographes chamoniards. Elle a hérité de son père de ce beau terrain en bordure de la route nationale et descendant vers l’Arve Avec son époux Henri Médard Weissen, originaire du Valais et concierge pour un bel hôtel chamoniard, elle décide de construire un hôtel. A Chamonix , en ce début de siècle, les visiteurs sont de plus en plus nombreux. Henri connaît toutes les ficelles de l’hôtellerie. Confiants, tous deux se lancent  dans ce nouveau projet .

Un des frères d’Aline, Auguste ou Adolphe immortalisera cette construction, en faisant de ce cliché une photo rare, montrant les détails du chantier. Aucun autre bâtiment en construction ne sera photographié ainsi dans Chamonix.

 

 

 

Cet hôtel possède une vue magnifique justifiant son nom : Bellevue. Il est des plus moderne, possède dès sa construction un ascenseur et le chauffage central dans toutes les chambres. Très vite,  il est réputé pour sa bonne table et l’hiver sa proximité avec la  patinoire et les pistes des pistes de luge puis de ski du Savoy le rend particulièrement attractif ; il connaît un vif succès. L’hôtel sera  durant quelques années la propriété d’un  valaisan Auguste Morand, hôtelier réputé de Martigny . Aurait il aidé Henri au financement du Bellevue ? Pas impossible ! Après 1917 Les Weissen Coutet reprennent le flambeau.

Et après l’achat de la vielle poste dans les années 1930, afin d’en faire une annexe indispensable pour héberger son personnel et celui  des clients,  la famille transformera peu à peu  l’hôtel et aménagera un des plus beaux jardins de la ville. Particulièrement apprécié, c’est peu dire ! De cette période l’entrée de l’immeuble possède encore la porte ouvragée de l’ascenseur, une rampe d’escalier magnifique,  des carrelages de ciment remarquablement bien conservés et la copropriété actuelle a conservé le long des murs le décor d’origine imitant le marbre.

Les Weissen-Couttet, très entreprenants, vont , même racheter l’Hôtel de Paris que la famille va gérer durant quelques années.

Ils auront trois enfants, mais tous les chamoniards se souviennent du dernier, Théau, qui gérera l’hôtel jusqu’en 1972. Passionné de beaux arts,  il aime courir les salles de ventes pour ouvrir plus tard un magasin d’antiquités.

La vente des jardins et la construction de l’Hôtel Alpina devant ses fenêtres signeront la fin de l’hôtel  devenu désuet.

Tous les chamoniards regretteront longtemps le magnifique jardin  en bord d’Arve.

Le Bellevue perd ainsi définitivement… sa belle vue.

 

 

 

 

 

Le glacier du Tour et son village de 1781 à nos jours

Histoire et patrimoine Vallée de Chamonix

Christine Boymond Lasserre

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