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Les Cent ans de la Résidence

En 1914 est annoncée en grande pompe  l’ouverture du second palace de Chamonix. : le  » CHAMONIX PALACE »CHAMONIX PALACE

Si le Savoy fut  construit par une famille chamoniarde descendante de la grande famille hôtelière des Couttet  et  le Majestic par la famille Cachat, ce ne fut pas le cas pour la Résidence du Mont Blanc.

Une société anonyme, la SHFS (société hôtelière franco suisse)  qui,  après avoir acquis l’Hôtel d’Angleterre et les terrains annexes de  la famille Tairraz, lance le projet de construction d’un palace au centre de Chamonix. Il s’appellera le Chamonix Palace.

Cette société implantée à Chamonix depuis 1903 sera un holding important,  propriétaire de très nombreux hôtels dans l’hexagone.

La société dresse sur l’Arve une passerelle permettant aux clients de l’Hôtel  d’Angleterre d’accéder au parc situé rive gauche. C’est sur  ces mêmes  terrains que fut entreprise la construction d’un nouveau palace.

 Le palace est construit selon les normes classiques d’édification de palaces européens. Menés  par deux architectes suisses Mr Verrey et Heydel, les travaux sont conduits par une entreprise locale. Équilibré dans ses volumes,  éminemment classique avec sa rotonde en corps central  et ses longues ailes latérales,  il est le palace le plus abouti de Chamonix. L’hôtel abrite alors 200 chambres répartis entre le rez de chaussée et les cinq étages reliés entre eux par un grand escalier avec ascenseur et un escalier de service. Chaque suite a sa salle de bains et cabinet de toilette avec WC privé et les chambres qui n’ont pas de cabinet de toilette sont pourvue d’une salle d’eau avec eau chaude et froide.

Dans l’aile centrale, à chaque étage, existait un appartement de luxe avec entrée et couloir spécial composé d’un salon et de deux grandes chambres à coucher possédant chacune un cabinet de toilette et salle de bains.  Jardins, tennis privés, garages, bars font la réputation de ce magnifique  établissement.

Au rez de chaussé inférieur e trouvait des billards anglais, un local pour coiffeur, et une grande salle de jeux pour les enfants.Sur ce même palier se trouvait les salles à manger du personnel des clients et de l’hôtel.

Ancien décor intérieur de la Résidence

L’entrée principale, bordée des bureaux des concierges,  se trouvait au rez de chaussée supérieur . Elle ouvrait sur une magnifique hall avec au fond un escalier. Sur les côtés les murs étaient décorés de peintures de femmes aux poses langoureuses. les colonnes de l’époque étaient recouvertes d’onyx avec des chapiteaux de bronze.

De magnifiques carreaux de ciment couvrent le sol..

Attenant à ce hall. un salon était réservé aux dames en style Louis XVI  avec une cheminée en marbre et de l’autre côté du couloir  se trouvait un agréable salon destiné à la correspondance.

De grandes salles à manger occupaient toute la partie ouest du palace éclairées par de vastes baies vitréesLe décor intérieur , les ferronneries extérieures évoquent l’ art nouveau en vogue de l’époque.

site

 

L’inauguration a lieu en juin 1914.  La guerre est déclarée deux mois  plus tard. Le palace a bien du mal à vivre de son activité.

 

 

 

 

 

Ferronirie des garde corps

Ferronirie des garde corps 

Il connaît   ses grandes heures de gloire lors des  bals et galas des années folles. De plus, sa cuisine  réputée attire nombre de vacanciers.  Il héberge un casino pendant quelques années.

Le bâtiment est endommagé par un grand incendie en juin 1926. Il reste fermé un temps puis racheté par la famille Favre.  Il prend  alors le nom de Grand Hôtel et ses clients ont une entrée privilégiée au Casino nouvellement construit sur l’Arve. A cette période également sont vendues les parcelles riveraines de la nouvelle avenue de la gare sur lesquelles sont  édifiées les boutiques.

Carreaux de ciment

Carreaux de ciment

La seconde guerre mondiale  marquer le déclin de l’activité hôtelière  de  ce palace, qui tente de survivre une petite dizaine d’années.

Sa  partie supérieure  est  alors  transformée en appartements et le rez de chaussée acquis par la commune qui y aménage le Musée Alpin.

 

 

 

 

Décor

Décor

Stucs intérieurs

Stucs intérieurs

 

On peut encore déceler quelques traces du décor d’origine dans la pièce principale du musée.

 

 

Histoire et patrimoine de Chamonix

  Christine Boymond Lasserre

Photos :  Christine Boymond Lasserre

 

 

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