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Mois : octobre 2014

Belle surprise près du Col de Balme : une borne du XVIIIème siècle

Nos randonnées chamoniardes nous réservent parfois de belles surprises !

Combien de fois sommes nous allés avec enfants, petits enfants ou amis au col de Balme pour une balade dominicale Le site est magnifique, la randonnée est facile, c’est toujours un plaisir de parcourir ces crêtes d’où le panorama est exceptionnel. Le plus souvent nous empruntons les chemins balisés.

Si l’on s’en écarte un tant soit peu, en longeant tout simplement la ligne de crête qui court de la tête de Balme vers le col des Posettes, nous buttons sur deux bornages dressés au cours des siècles passés sur cette ligne frontalière. Ils marquent l’emplacement exact de la frontière entre la France et la Suisse.

Certes nous connaissons la borne située au col de Balme avec l’inscription France d’un côté et Suisse de l’autre. Ou encore celle de la Tête de Balme avec un F et un S. Toute deux réalisées en 1891 au temps où le gouvernement érigea le long de ses frontières ces bornes de granit afin d’en préciser ses nouveaux contours.

Mais ici sur l’arête, juste au dessus de la gare supérieure du télésiège des Esserts, nous découvrons, à côté de la borne classique de 1891, une borne rare datant de 1737-1738.
Celle-ci d’ailleurs figure sur un tableau du XVIIIème siècle.

D’un côté figure la croix de Savoie couronnée. Cette représentation correspond effectivement à l’emblème de la maison royale de Savoie en 1738. Les couleurs sont passées mais on devine la croix blanche sur fond rouge. Celle-ci est surmontée de la couronne du royaume de Sardaigne. Cette couronne est formée d’un cercle surmontée de 8 fleurons, ceux-ci servant de base à des diadèmes perlés qui se réunissent au sommet par un globe et une croix.
De l’autre côté nous retrouvons sur la partie basse de la borne le blason de l’évêque de Sion, une épée et une crosse surmontée de la mitre et au dessus le blason des sept dizains valaisans représentés par sept étoiles en représentation de la république fédérale du Valais de 1600 jusqu‘à 1802 .

Il est intéressant de noter qu’en cette période le Valais était une république fédérale appelée la république des sept dizains et l’évêque de Sion en était un des princes électif, d’où la double représentation évêque et Valais sur cette borne.
Cette république disparaitra avec le rattachement du Valais à la confédération helvétique en 1815. Le Valais sera alors représenté par treize étoiles sur fond rouge et blanc.

Une belle découverte à faire par ces belles journées d’automne.

Un gypaète barbu au nom de Jacques Balmat

Pourquoi ?

 Un matin de septembre 1834, Jaques Balmat avec son compagnon vallorcin Pache s’engage sur les pentes du mont Ruan. Cristallier, Jacques Balmat, le vainqueur du Mont Blanc avec Michel Paccard en 1786, était depuis toujours à la recherche d’hypothétiques mines d’or que l’on prétendait avoir découvert dans nos régions montagneuses.
Il se rendait souvent à Genève pour faire analyser certains échantillons qu’il rapportait de ses pérégrinations montagnardes. Or, un jour, le chimiste Abraham Raisin lui annonce qu’il a découvert des traces d’or dans un prélèvement trouvé dans la région du Mont Ruan.
Jacques Balmat décide alors de tenter sa chance. Il marche le long des pentes du massif du Ruan, en traverse le glacier, puis s’engage sur des vires surplombant le cirque côté Sixt. Les vires sont de plus en plus étroites. Pache n’ose le suivre. Ce seront les derniers instants ou Jacques Balmat sera vu vivant. Pache rentrera seul à Vallorcine, ne faisant plus aucun commentaire sur cette expédition hasardeuse.
Les nombreuses recherches entreprises dans la région du Fer à cheval – Sixt pour retrouver le corps resteront vaines.
Il avait 72 ans.
Ce sera seulement 19 ans après que le syndic de Sixt Bernard Biord lèvera le voile sur cette disparition. Il révèlera à son confesseur que deux jeunes bergers avaient bien vu le corps tomber de la falaise. Il leur avait alors interdit d’en montrer le lieu. Mais pourquoi donc ? Tout simplement il redoutait l’installation d’une entreprise minière qui risquait de dévaster la forêt. Effectivement, dans les siècles précédents, la vallée avait subi diverses catastrophes suite à une déforestation excessive pour exploiter des mines de fer. Il voulait éviter à son village les mêmes désagréments.
Jacques Balmat repose toujours au pied des falaises du Ruan.

180 ans plus tard, la commune de Sixt décide de baptiser le nouveau gypaète barbu, né dans les falaises de Sixt-Fer à cheval, du nom de ce personnage si illustre de notre vallée de Chamonix. Jacques Balmat connaît une nouvelle vie. Il survolera de nouveau, par le biais de son filleul, ses chères montagnes.

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