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Mois : mars 2017

Un des plus charmants hôtels de notre vallée : l’Hôtel de la Prairie au village des Bois

L’hôtel le plus charmant de notre vallée : l’Hôtel de la Prairie au village des Bois

Il

Il évoque une   petite maison du bonheur, une exception dans cette vallée où profit  jongle avec urbanisation. On est sous le charme de cet hôtel  construit au cœur des  champs face au Mon Blanc. On  admire sa façade ancienne et traditionnelle, on aime sa tonnelle luxuriante et ses nappes à carreaux… Ici on ressent ce sentiment d’un passé suranné qu’évoque ce lieu hors du temps.

Ici,  Henri Claret Tournier construit entre 1900 et  1905 un petit hôtel sur une jolie parcelle de terre appelée « les Carrés », dont il a hérité tandis que son frère  recevait  la ferme familiale proche.

Les habitants du village participent à la construction, les graniteurs de la carrière voisine réalisent  tous les encadrements en granit  des fenêtres et portes de l’hôtel. Henri  avait compris que la poussière et l’agitation du centre de Chamonix pouvaient faire fuir des clients qui seraient alors à la recherche d’un lieu verdoyant et tranquille. Pari gagné. L’hôtel n’ouvrira que l’été,  mais ne désemplira pas de saison en saison d’été. C’est bien chez Henri  que les clients citadins viendront se reposer et profiter du calme absolu de ce village authentique. A l’arrière de la maison,  selon la tradition,  il  y eut longtemps une écurie qui permettait ainsi de fournir la clientèle  en lait frais. De même un potager  jouxtait l’hôtel. Du bio avant l’heure… Henri était guide. Il sera guide chef en 1920, et  aussi conseiller municipal pour la commune de Chamonix.  Avec ses clients qui logeaient chez lui il parcourra  la montagne, les emmenant  partout dans le massif. Il ira entre autres  99 fois au sommet du Mont Blanc, le plus souvent avec eux.  Belle performance! Henri avait pour épouse Aline, une Charlet venue d’Argentière. C’est elle qui tiendra l’hôtel lorsque son mari de guide partait en montagne. C’est elle qui saura recevoir cette clientèle citadine. L’hôtel ne désemplissait pas de tout l’été. La clientèle anglaise prenait plaisir à passer un mois ou deux ici  au village des Bois, loin des fumées londoniennes.

Henri Claret Tournier et son épouse Aline, sa fille Perlina, et l’employée de maison.

Perlina, la fille adorée d’Henri , prendra la succession. D’une main de maître elle tiendra l’hôtel jusque dans les années 1950. C’est à cette époque que Jean Louis Barrault et Madeleine Renaud  résideront à la chambre n°16 face au Mont Blanc, dans  cette pension au cachet si rare .Ce  petit hôtel se transforme doucement. Il était difficile pour les héritiers  de moderniser un hôtel datant des années 1900. Cependant, contrairement à beaucoup d’autres hôtels de la vallée qui changeront de mains,  il restera la propriété de la famille. En 1950 Jean et  Louisette font de cet hôtel une pension de famille chaleureuse et appréciée de tous, connue entre autre pour son excellente cuisine .On gardera jusqu’en 1990 la veille tradition chamoniarde d’appeler les clients pour les repas à l’aide d’une cloche… C’est dire à quel point cet hôtel était  apprécié à sa juste valeur pour l’authenticité de ses habitudes.

De nos jours il est tenu par l fille de Geneviève, arrière petite fille de Perlina. Elle entretient avec bonheur la tradition familiale,  elle  modernise peu à peu les lieux, leur conservant ce charme d’une autre époque.

On ne peut que souhaiter que cet hôtel à l’attrait  si  indéfinissable  puisse rester encore longtemps au milieu des prés méritant son  nom de « la Prairie ».

On lui souhait longue vie…

Sources : archives familiales famille Lochet – Claret Tournier

La rue de l’église Aujourd’hui – Hier (en image)

 

 

A gauche on distingue très bien le magasin musée « Au Cristal de Roche  » construit par Venance Payot ancien guide, ancien maire de Chamonix, éditeur, collectionneur scientifique passionné .
Le magasin fut détruit et remplacé par la banque Payot édifiée en 1930 par Paul Payot, neveu de Venance Payot
A l’arrière un bâtiment, second hôtel du « Mont Blanc » construit en 1857, détruit pour être remplacé par le bâtiment Kursaal (actuellement le bar Cheval rouge et boulangerie).
Ici était le carrefour , le lieu de rencontre entre les guides chamoniards et leurs clients venus des divers hôtels.
A droite on voit très bien l’hôtel le Terminus et l’ancien relais des diligences devenu pharmacie , un peu plus loin se trouvait le bureau des guides (emplacement actuel du magasin hightech) et un peu plus loin encore on reconnaît l’hôtel Impérial devenu hôtel de ville en 1907.

 

Histoire et Patrimoine de la Vallée de Chamonix

Christine Boymond Lasserre

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