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Mois : octobre 2017

Les mulets dans la vie chamoniarde au cours du XIXème siècle

Nombre de photos belles et variées nous montrent l’importance  qu’ont joué les mulets dans le développement touristique de Chamonix.

Les voyageurs n’étaient pas toujours  des marcheurs habitués à la montagne, aussi ce moyen de déplacement leur convenait parfaitement bien. On compte plus de 300 mulets en 1879 ! Ce n’était pas anodin car pour ces mulets il y avait une réglementation très stricte liée à celui de la compagnie des guides.

Dans le règlement de 1879 de cette compagnie, il y a une dizaine d’articles concernant les mules et mulets!

Tout d’abord, dans la première quinzaine du mois de mai, se pratiquait la revue des mulets et de leur harnais. Ceci sous le contrôle du maire, du président du conseil d’administration, du guide chef, d’un vétérinaire, d’un sellier. Si les bêtes étaient  impropres au service elles étaient refusées. Et si pendant la saison une monture était signalée comme vicieuse ou inadaptée à sa fonction on procédait à une expertise spéciale.

C’est le guide chef  qui les  inscrivait  au tour de rôle si elles  étaient reconnues aptes au service. C’est encore lui qui  fournissait le nombre de montures nécessaires pour chaque  client. Les mulets et montures étaient sujets à un tour de rôle comme les guides. Chaque monture devait être munie d’une selle  pour hommes et d’une selle pour femme, des harnais, bâts, courroies et autre objets nécessaires, le tout devant  être en bon état.

Dans les passages difficiles, les  voyageurs ayant plus de quatre mulets devaient avoir deux guides. Il était interdit de maltraiter les mulets sous peine de privation de tour de rôle.

Les familles n’étaient autorisées qu’à une seule monture, c’était le drame si la monture n’étais ps acceptée.

Une mule ne pouvait être inscrite  que par  son propriétaire.

Chaque monture portait au sabot son numéro d’ordre et était  numérotée aux frais de la compagnie.

Le mulet arrivé en retard ou  pas convenable harnaché perdait son tour de rôle.

Il fallait payer un droit d’inscription et les frais de visite  de 4 francs. 

Le prix de la course du mulet était payé au guide qui l’avait dirigé.

Ce guide devait  immédiatement payer son dû au propriétaire du mulet sinon il perdait son tour de rôle. Le guide qui proposait  aux voyageurs une bête non inscrite au tour de rôle prenait le risque, non seulement d’une forte amende, mais aussi de perdre son tour de rôle.

Tout guide qui avait maltraité ou laissé stationner le long des routes, devant les auberges ou ailleurs, les montures qui lui avait été confiées était passible de la perte du tour de rôle ou pire en cas de  récidive.

Il était interdit à tout jeune homme de retourner les montures avant l’âge de 14 ans. Les guides qui employaient comme rantourneurs des enfants âgés de moins de 14 ans étaient  passible de perte de deux tours de rôle.

Les mulets seront pendant plus de cinquante ans au cœur de la vie touristique de la vallée. Lors du projet de la construction du train du Montenvers, les chamoniards se sont fortement opposés à ce nouveau moyen de transport, voyant là une concurrence néfaste à leur activité. Les mulets connaîtront encore au début du XXème siècle une activité touristique, pour le  glacier des Bossons, le Brévent, la Flègère, le glacier d’Argentière… Mais la modernité et les débuts des téléphériques marqueront la fin définitive de ce type de locomotion.

  

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