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Étiquette : Eglise

Le clocher de l’église Saint Pierre d’Argentière  n’est il pas  le plus beau de la vallée ?

Les Argentérauds l’affirment : oui, il est le plus beau !

A la vue des anciennes lithographies ou tableaux, le clocher n’a pas la forme connue de nos jours. Comme pour les églises de l’ancien duché de Savoie, le clocher  est relativement simple, une flèche s’élançant vers le ciel,  à l’image des églises savoyardes.

En fait,  le clocher d’Argentière subit ce que tous les clochers savoyards vont connaître durant la période révolutionnaire. Le gouverneur Antoine Albitte, envoyé pour établir le gouvernement révolutionnaire en 1793, ordonne que « toutes les maisons des villages soient  à même hauteur y compris les anciens bâtiments de culte ». Ce Robespierre savoyard  fera raser tous les clochers de Savoie en 1794 : 800 clochers détruits, 1600 cloches fondues !

Mais voilà,  le temps passe,  et dès 1815,  sous la restauration du régime sarde, les églises peu à peu sont reconstruites. Les Houches, Chamonix, Argentière entament les travaux de reconstruction de leur clocher. En 1815 on voit les autorités locales s’inquiéter de l’état du clocher d’Argentière et décider de vendre des terrains afin  de financer les travaux de sa restauration. Il faudra attendre 1845 pour voir enfin les travaux achevés.

A l’époque,  l’ensemble des clochers de la vallée sont reconstruits selon un modèle dit « clocher à bulbe ». Pourquoi ? Peut être les artisans se sont ils  inspirés des clochers à bulbes de certaines anciennes églises savoyardes réalisés dans d’autre communes.

 Il est notoire  que c’est d’au-delà des Alpes leur sont parvenus le dôme et le lanternon, soit de  Franche Comté, soit des  pays germaniques ou encore  d’Italie. Les artisans savoyards émigrants ont su s’inspirer des idées créées ailleurs ; Il les  ont adaptés . Celui d’Argentière est le plus sophistiqué, le plus élégant de la vallée.

A sa base, on voit une première partie octogonale  surmontée d’un lanternon ceint d’une galerie, il y a ensuite un premier dôme, un second lanternon et un second dôme et finalement une flèche. 

Sa beauté est incontestable, on remarquera son parfait équilibre.

A l’époque de sa réalisation, le clocher avait été recouvert d’écailles de fer blanc, une tôle d’acier recouverte d’étain. Ce fer blanc avait la particularité de rouiller ce  qui donnait au clocher  une couleur dorée très chère aux Argentérauds. Cette couleur était produite par un processus intéressant. En fait,  les conditions d’étamage de l’époque n’étant pas parfaites,  l’eau réussissait à traverser l’étain jusqu’au fer  donnant à notre clocher cette couleur si chaude.

Ce clocher magnifique semble en effet  être  « doré ». Grand  nombre de visiteurs l’admirant s’imaginent qu’il est recouvert de petites tuiles de bois. L’illusion est parfaite !

Lors de la restauration  de 1986, le curé Eyrehalde tenait avant tout à retrouver cette couleur. Mais les techniques modernes de fer étamé ne permettaient plus d’obtenir le même résultat .Les Argentérauds partirent alors à la recherche d’un artisan travaillant « à l’ancienne ». C’est finalement  en Angleterre que l’on trouva un professionnel capable de fabriquer ces tuiles si particulières.

Et c’est grâce à Gérard et Thierry, Compagnons du Tour de France, après des milliers d’heures de travail acharné pour la pose des tuiles, que  le clocher retrouva son aspect si  original.

Il fut inauguré le dimanche 24 janvier 1986. Ce clocher magnifique semble en effet  être  « doré ». Grand  nombre de visiteurs l’admirant s’imaginent qu’il est recouvert de petites tuiles de bois. L’illusion est parfaite .

Histoire et patrimoine de la vallée de Chamonix

Les façades changeantes de l’église de Chamonix

Depuis le XIIème siècle,  Chamonix possède une église.  Elle ne fut  tout d’abord  qu’une chapelle pour les Bénédictins installés dans la vallée par les comtes de Genève,  construite selon  l’orientation traditionnelle  Est- Ouest.

dessin réalisé par Mr René Simond de l’association des l Amis du Vieux Chamonix

De par son emplacement, elle est au cœur de la vie chamoniarde.  Ici  ou à ses abords immédiats se déroulent nombre de cérémonies, réunions publiques.  Les chamoniards défendent leurs intérêts à l’intérieur même de cet édifice dont ils ont la charge. Elle est détruite par un incendie le 4 décembre  1583… «La maison et l’église du prieuré qui furent harses et bruslés ». On entreprend de nouveaux  travaux en 1587. Elle est  reconstruite si sommairement qu’en 1606, lors de la visite de l’évêque Saint François de Sales, celui-ci en note l’état de délabrement.

Probablement trop vétuste et devenue insuffisante ou exigüe,  elle est reconstruite de 1702 à 1709 dans son orientation  actuelle*, par des maîtres italiens originaires du Valsesia,  aux frais des paroissiens, hormis le chœur que financent les chanoines de Sallanches. Seul est conservé l’ancien  clocher.

L’église est de style baroque. Elle est consacrée le 8 septembre 1714. Le nouvel évêque remarque sa « magnificence » et la considère comme une des plus belles églises de son diocèse. Plus tard,  en 1758 un nouveau et violent incendie détruit la charpente et une grande partie du mobilier. L’église perd alors son décor typique du XVIIIème siècle.

Au  XIXème, la vallée s’ouvre au tourisme, l’église s’orne alors d’un décor empire qui subsistera jusqu’en 1926. Détériorée par les nombreuses infiltrations d’eau, l’église sera peu à peu dépouillée de son ornementation. Ne seront conservés  que le retable principal et les retables latéraux. Si l’aménagement intérieur  varie avec le temps et les modes, il en est de même pour sa façade extérieure qui d’une façade baroque magnifique (élevée en 1709), passe en 1840 à une façade composée d’un péristyle avec fronton triangulaire, celui-ci  reposant sur 4 colonnes. Cependant,  on remarque  à l’arrière les restes du décor baroque.

Ceci pour  une quarantaine d’année seulement car dès 1862, voulant rajouter une travée à l’église (afin de pouvoir recevoir plus de monde) sous les recommandations d’un architecte annécien Mr Camille Ruphy,  on modifie à nouveau  son aspect extérieur.

A l’époque,  Chamonix découvre et exploite depuis peu le granit, pierre si dure à travailler. La porte est ainsi agrémentée  d’encadrements de granit mais également  de lourds pilastres  qui ceinturent la façade orientée vers le sud. C’était une grande nouveauté pour l’époque.

Cette façade est toujours la façade actuelle.

L’église de Chamonix sera classée monument historique en 1979 après le passage de monsieur le président de la république Mr Valery Giscard d’Estaing.

source : Archives association des Amis du Vieux Chamonix

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