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Étiquette : Eva Payot

Un des plus anciens magasins de Chamonix : l’ancienne boutique « A la Renommée »

Qui à Chamonix n’ pas connu ‘la Renommée » . Le magasin de chaussures tenu par Luc Payot cordonnier, puis par sa fille Eva, par son petit fils Didier et maintenant sa petite fille ?

En centre ville, tout près du super-U, un des rares magasins familial de Chamonix est toujours là depuis 1860, soit il y a 160 ans !

Ici, après le terrible incendie de 1855 qui détruit une grande partie de Chamonix,  François Romain  Payot  avec son épouse Marie Bellin, il aménage dans une veille ferme un magasin-cordonnerie. Ils ont  huit enfants  (dont  trois morts à la naissance) : Reste trois  garçons, François Léon,  Henri, Joseph et trois sœurs, Léocadie,  Judith et Irma. Les garçons sont cordonniers, les filles couturières. Dans les années 1880, Chamonix entre dans une période où les visiteurs et les touristes viennent de plus en plus nombreux.

Les sœurs donnent des cours de couture, mais surtout proposent à la vente des tenues plus pratiques et mieux adaptées pour les jeunes femmes empruntant les chemins et montant les mulets… Les tenues citadines ne sont pas de mise et donc les trois sœurs l’ont bien compris !

Quant aux garçons, ils proposent aux clients ce fameux bâton-canne indispensable à un bon touriste faisant les excursions traditionnelles de la vallée. Et oui, après chaque balade, on se doit de faire graver au fer rouge dans le bois des encoches correspondant à chaque promenade que le client a réalisée, le but étant de marquer son bâton jusqu’en haut. La maison a donc du matériel, avec soufflet et « fers » pour dessiner  sur le bois les inscriptions demandées.

Le Guide Conty de 1885 écrit à ce propos : « le bâton est d’une nécessité presque absolue pour les ascensions et les descentes. Le meilleur est celui qui peut servir à la fois d’arme et de soutien et qui est garni d’un côté d’une pointe de fer et de l’autre d’une corne de chamois. Le bâton doit avoir deux mètres au moins de manière à pouvoir servir au besoin comme une perche pour franchir les ruisseaux et les torrents. La plupart des voyageurs font graver leur bâton au moyen d’un fer rouge tous les endroits où ils passent ; de là cette enseigne que l’on voit partout « ici on marque les bâtons ».

Dans tous les guides imprimés de l’époque on trouve les diverses publicités et recommandations pour le magasin « La Renommée » créé par François Léon qui avait hérité de la boutique. Il se consacre uniquement à la chaussure, les tenues vestimentaires disparaissent et à partir des années 1900 il devient un des très bons  cordonniers chamoniards possédant la technique des chaussures dites « à tricounis et ailes de mouche », sortes de ferrures à pointes que le cordonnier Louis ajuste sur semelles de cuir. Chaussures très recherchées afin de mieux adhérer au rocher ou à la neige ! Mais que bien souvent il faut réajuster ou changer !

Ces chaussures pèsent jusqu’à 2 kg chacune !

Avec l’arrivée de la semelle Vibram, les Payot s’adaptent , Luc prend le relais. Qui n’a pas connu Luc  l’habile cordonnier !  Puis sa fille Eva tient le magasin quand son père continue à se consacrer à la cordonnerie. Et finalement c’est Didier et sa fille qui modernisent le magasin et c’est ainsi qu’au cœur de Chamonix on peut encore voir dans une des vitrines une photo exceptionnelle des ancêtres Payot à l’origine de ce magasin de chaussures.

Sources : Archives familiales de la famille Payot –

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