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Étiquette : monuments historiques

2013 : le Carlton fête ses cent ans

En 1913 s’ouvre un hôtel de luxe le Carlton.
Paul Simond issu d’une des plus grandes familles hôtelières de Chamonix se lance.

Non seulement propriétaire de l’ancien hôtel de la Poste, mais également du nouvel hôtel Astoria construit en 1907, il comprend que l’ouverture de la nouvelle rue devenue avenue de la gare deviendra un centre « stratégique » majeur pour le développement hôtelier.


Nous sommes au cœur de la Belle Epoque, la clientèle provient du monde entier. Elle découvre les joies de l’hiver depuis quelques années.
Mr Simond, décide alors d’ouvrir un hôtel de tout confort, avec ascenseur, eau froide et chaude, chauffage central dans toutes les chambres, certaines de luxe avec salle de bains.


Il est de son temps. Fini les palaces à l’ancienne, il veut un hôtel moderne adoptant ce style joyeux à la mode dans toute l’Europe : l’art nouveau.
Le Carlton sera ainsi construit dans un genre tout à fait original à Chamonix.

Grandes baies en plein cintre au rez de chaussée afin de faire rentrer la lumière dans les salons et le restaurant. Façade arrondie, du jamais vu à Chamonix ! Et le granit omni présent, magnifiquement travaillé et qui sera un des derniers témoignages chamoniards de l’usage de ce matériau si dur à façonner.
Le conflit avec les propriétaires du Chamonix Palace en construction en face l’empêchera de bâtir l’ensemble prévu, et oui ces derniers ne voulaient pas perdre la vue sur le massif !

Le Carlton restera pour nous tous un des témoignages le plus attrayant de la période de la Belle Epoque et de son expression architecturale qu’est l’Art Nouveau.

Elle est classée monument historique mais le savons nous ?

Nous allons à la poste, à la banque, à la boulangerie… nous passons devant elle des milliers de fois. Y jetons-nous un regard ? La remarquons-nous ? L’avons-nous observée dans le détail ?
Et pourtant elle est classée monument historique !

_mg_0199Nous allons à la poste, à la banque, à la boulangerie…  nous pa

De quoi parlons-nous ? D’une maison, d’un bâtiment ? Non, tout simplement de la magnifique fontaine située au cœur de la place Balmat.
L e 8 juin 1860, la municipalité, pas encore française, adopte le projet d’une fontaine publique « à fixer au milieu de la place publique du chef lieu ».
Le 9 septembre 1861 la commune fait appel à «… Mr Pizelli tailleur de pierre, natif de Cambiosco en Piémont , pour l’exécution de fourniture et travaux à la construction d’un bassin en granit à établir sur la place publique . Mr Pizelli est invité à venir passer pour l’accomplissement de ses engagements et à faire exécuter à ses frais et risques tous les travaux et fournitures pour la construction d’un bassin en granit … ». Les diverses délibérations municipales des années suivantes nous apportent peu de détails complémentaires, sinon une volonté exprimée par l’administration préfectorale recommandant aux conseils municipaux la création de fontaines en eau potable afin de favoriser la distribution d’eau nécessaire à la population. D’ailleurs, une seconde fontaine sera créée dans le haut du bourg, alimentée par la source des Nants.
L’observation de la fontaine Balmat nous laisse admiratif.


Elle se compose d’un bassin taillé dans une pièce unique, un seul morceau de granit de 3.50m x2.40m, c’est à peine croyable lorsque l’on connaît la difficulté du travail de cette pierre.
Comment les graniteurs ont-ils œuvré ? D’où vient ce bloc magnifique ? Peut-être de la carrière d’Orthaz ? Ou d’une carrière plus haut située au pied de la mer de glace ? Comment l’ont-ils déplacé ? L’ont-ils creusé une fois installé sur la place ? Etaient-ils plusieurs tailleurs?
Nul ne connait les raisons qui ont conduit les autorités à décider du classement en monument historique en 1941. Mais ce qui est certain, c’est que cette fontaine, surprenante par sa taille, reste un témoignage majeur du travail oublié des graniteurs qui ont œuvré dans la vallée de Chamonix.
Originaires du Piémont, voire même des vallées plus lointaines au nord du lac de Garde, ils venaient faire une saison, travaillant dans des conditions difficiles puis repartaient dans leur famille. Ils reviendront de plus en plus nombreux lorsque Chamonix connaîtra le boum économique de la Belle Epoque. Ce sont eux qui participeront aux travaux de constructions des hôtels, des voies ferrées, puis plus tard des remontées mécaniques. Leur présence est attestée pour la construction de nombreux immeubles chamoniards. Beaucoup ont fait souche, souvent les familles aux consonances italiennes de la vallée sont héritières de ces ouvriers, sculpteurs discrets mais courageux, qui ont œuvré pour l’embellissement de notre vallée.

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