Gabriel Loppé : un peintre alpiniste du XIXe siècle
Gabriel Loppé (1825-1913) est un peintre alpiniste français dont l’œuvre et la vie continuent d’inspirer. Né il y a deux cents ans le 2 juillet 1825, il est devenu une figure emblématique du patrimoine chamoniard, reconnu dès 1981 par l’association des Amis du Vieux Chamonix pour son importance artistique et historique.

Après des études à Paris et Genève, Loppé s’installe en Haute-Savoie. Il y épouse une annécienne Marguerite Bachet, avec qui il a trois enfants. En 1862, il installe son atelier à Genève. C’est à Chamonix qu’il découvre une passion pour la haute montagne, prenant l’habitude de fréquenter le refuge des Grands Mulets. Il devient un alpiniste confirmé et se lie d’amitié avec des alpinistes britanniques. Dès 1862 il expose régulièrement à Londres, où les Britanniques reconnaissent en lui un artiste capable de traduire la réalité de ce monde exceptionnel. Bien que français il intègre le prestigieux club alpin londonien en 1864.

Entre pinceaux et sommets :
Au milieu du XIXe siècle, Loppé s’inscrit dans la tradition de la peinture de montagne tout en se distinguant. Effectivement il se montre novateur dans le choix des sujets évoquant le monde de la haute montagne. Son art se place en altitude, capturant l’essence même de ce monde alpin. Ses œuvres sont réputées pour leur atmosphère, leur force, leur puissance et leur réalité picturale, ce qui les rend uniques dans le paysage artistique de l’époque. Gabriel Loppé est avant tout un peintre de haute montagne. Il ne part jamais en excursion sans son matériel de peintre et n’hésite pas à séjourner plusieurs jours en montagne pour capturer l’atmosphère unique de ces lieux. Ses peintures, de divers formats, sont célèbres pour leurs représentations de glaciers, de paysages enneigés et pour la lumière caractéristique de l’altitude. Souvent, ses œuvres monumentales incluent de minuscules personnages, illustrant la grandeur de ce monde alpin où l’homme se sent si petit.
Séracs et glacier du Géant avec trois ascensionnistes
Loppé ouvre des galeries à Chamonix, Zermatt et Meiringen, partageant sa vie entre ces lieux emblématiques et Paris

Loppé aura passé plus de cinquante saisons à Chamonix, dédiées à l’escalade et à la peinture, laissant une empreinte indélébile dans l’histoire de l’art alpin. Il meurt à Paris en 1913, laissant derrière lui un patrimoine artistique reconnu et admiré.

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Au sommet de la Côte. 2 juin 1880
Un héritage artistique et alpin
En 1981, lors de la fermeture du Musée Loppé, tenu par sa petite-fille Madame Savine, l’association des Amis du Vieux Chamonix convaincue de l’importance picturale de cette collection, acquiert 45 de ces tableaux dont 5 grands formats qui seront exposés au Majestic. Elle propose régulièrement ses œuvres pour des expositions : en 2024, 25 tableaux et 6 dessins au musée du fort de Bard, en vallée d’Aoste, actuellement 17 tableaux et 6 dessins, au musée des Ursulines à Mâcon et 2 tableaux au musée Courbet à Ornans dans le Doubs
Le nouveau musée du mont Blanc (remplaçant le musée alpin) exposera dix-sept des œuvres appartenant à l’association des Amis du Vieux Chamonix. Preuve que le choix de 1981 fut une belle décision !
Loppé, adoré de Gaston Rebuffat , reste pour Chamonix le meilleur témoignage d’un artiste visionnaire et d’un art porté au sommet.

POUR EN SAVOIR PLUS : https://www.amis-vieux-chamonix.org/gabriel-loppee/#loeuvre