Les ardoises et les pierres meulières des Posettes

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Lors de cette promenade magnifique conduisant aux Posettes  nous profitons d’un des paysages les plus somptueux de notre vallée.

 Ici sur les flancs des divers chemins conduisant aux sommets les hommes y ont laissé leurs marques. Témoignages d’une période révolue et qui fut si dure !

Les ardoisières des Posettes

Tout le monde connait le coin  dit des ardoisières. Ici  Vallorcins,  Montrottis,  torzerains depuis 1838 et durant   près de 100 ans ont travaillé  là été comme hiver. Ces ardoises grises étaient utilisées tout d’abord pour recouvrir les sols des fermes chamoniardes,  mais on abandonna ce type d’exploitation car trop fines. On eut alors l’idée de les polir afin de commercialiser des ardoises pour recouvrir les toits. Abandonnées pendant la première guerre mondiale,  les carrières sont ré ouvertes.

restes des  baraquements des ouvriers Photo Mathieu Petetin geologie-montblanc.fr

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En 1921 une vingtaine d’ouvriers travaillaient sur  2 carrières produisant 430 tonnes d’ardoises. Celles-ci  étaient expédiées dans l’est du pays dont les mines d’ardoises avaient  été totalement détruites par les combats.

 

Jules Cachat  construisit en 1922 un petit téléphérique reliant les ardoisières au village du Tour qui permettra de descendre ces ardoises  plus rapidement et avec plus de sécurité.

Témoignage de Aimé Ancey de Vallorcine (revue la météorologie N°52)

….Dans ma jeunesse, j’étais cultivateur, comme tout le monde ! On avait des vaches… Après la première guerre, j’ai travaillé là-haut, aux Posettes, dans les ardoisières. Je n’y suis pas retourné depuis 1927. Il y avait un grand bâtiment…Un téléphérique montait et descendait les ardoises. Nous autres, nous montions à ski l’hiver. On travaillait tout le temps, été comme hiver. On montait le lundi, on redescendait le samedi….

Vers 1935 le dernier exploitant  livrait encore d’importantes quantités d’ardoises pour écoliers. Ce sera la fin des ardoisières (Paul Payot « au royaume du Mont Blanc).

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Entrée de galerie Photo Mathieu Petetin geologie-montblanc.fr

Des galeries toujours existantes mais dangereuses restent le témoignage de ces mines, au dessus subsistent les ruines de ce bâtiment  ou logeaient ces ouvriers. Hébergement bien précaire mais qui permettaient à ceux-ci de ne pas avoir  à descendre dans la vallée chaque soir.

Plus tard d’autres ardoisières furent exploitées près de l’ancien alpage du Chenavier. Ces ardoises vertes, plus délicates exploitées par Mr Cretton durant une vingtaine d’années après la seconde guerre serviront essentiellement à recouvrir les  toits des  greniers de la vallée. Elles étaient transportées au haut du village de Montroc par une sorte de petit téléphérique. On peut encore apercevoir la carrière lorsque l’on emprunte le chemin vers les Posettes  entre le Chenavier et la bifurcation vers le sommet.

 Mais par ailleurs  savons-nous qu’au Chenavier ainsi qu’au lieu dit des Chaleyres aux Posettes  dans une pente recouverte maintenant  de  rhododendrons, on exploitait là des veines de conglomérat  dont on faisait des pierres meulières.

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Pierre meulière enfouie photo Mathieu Petetin geologie-montblanc.fr

Elles  servaient probablement  aux nombreux moulins répartis dans la vallée. Ces pierres taillées sur place sont magnifiques. Il faut les chercher noyées dans les rhododendrons. Elles  pèsent de 500kg à 1 tonne ! Comment donc ces hommes pouvaient ils travailler sur ces blocs de pierre ? A quel moment et pendant combien de temps a-t-on exploité ces carrières ? Et surtout comment donc pouvaient-ils les transporter ? Elles ne pouvaient être portées par les  mulets… on imagine la charge ! Peut être en fin d’hiver  en les faisant glisser dans la neige ? La mémoire collective l’a t’elle oubliée ?

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Piere meulière récupérée aux chaleyres par Roland Cretton

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Quel travail ahurissant ! On ne peut qu’être admiratif devant ce travail d’hercule que réalisaient nos anciens. Ne l’oublions pas. Et mettons en valeur ces carrières qui sombrent dans l’oubli.

 

 Aux Posettes  ce versant se caractérise par des bandes de terrains carbonifères constitués de schistes ardoisiers et de grès conglomératiques tiré du site :

a consulter sur le site : http://www.géologie-montblanc.fr .

 

Bonjour je viens de revisiter en détails votre site web. Etant passionné par le patrimoine. Je me permet juste une petite remarque au sujet des Posettes. Une carrière d’ardoise n’est pas une Mine. Ce sont deux choses très différentes. Les ardoisières sont des toutes des carrières. Qu’elles soit exploitées à ciel ouvert ou par galeries. Une carrière souterraines se compose de galeries le plus souvent ouvertes pour atteindre les couches de schistes ardoisiers. C’est à dire qu’elle traverse des parties qui séparent la couche de la surface. Une fois que ces galeries trouvent la couche des chantiers (sortes de chambres d’exploitations) sont ouvertes. Le meilleur exemple était les ardoisières de Montvauthier . Cette carrière à été exploité d’une façon quasi industrielle. Les galeries (à un endroit précis de la carrière) traverses la pierre de qualité médiocre. Puis elles longent une couche d’ardoises et de masses gréseuses. Tout les chantiers furent ouverts le long du massif gréseux. Les chantiers se nommaient  »chambres » voir  »Carrel ». Les blocs d’ardoises étaient exploités dans les chambres puis extraits par les galeries. Plusieurs types de galeries: Puis amener à l’atelier des fendeurs. Le principe était le m^me à celle des Posettes. Seules l’échelles des travaux varie. Les Posettes est plus une carrière dite artisanale. Voila j’espère que ce petit courrier vous apportera des infos pouvant répondre à votre attente. Cela n’enlève absolument rien bien à la grande qualité de votre site si passionnant.

Stéphane Briand

 Edite par Christine Boymond Lasserre

Histoire et patrimoine Chamonix Mont Blanc

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