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Mois : février 2016

Les façades changeantes de l’église de Chamonix

Depuis le XIIème siècle,  Chamonix possède une église.  Elle ne fut  tout d’abord  qu’une chapelle pour les Bénédictins installés dans la vallée par les comtes de Genève,  construite selon  l’orientation traditionnelle  Est- Ouest.

dessin réalisé par Mr René Simond de l’association des l Amis du Vieux Chamonix

De par son emplacement, elle est au cœur de la vie chamoniarde.  Ici  ou à ses abords immédiats se déroulent nombre de cérémonies, réunions publiques.  Les chamoniards défendent leurs intérêts à l’intérieur même de cet édifice dont ils ont la charge. Elle est détruite par un incendie le 4 décembre  1583… «La maison et l’église du prieuré qui furent harses et bruslés ». On entreprend de nouveaux  travaux en 1587. Elle est  reconstruite si sommairement qu’en 1606, lors de la visite de l’évêque Saint François de Sales, celui-ci en note l’état de délabrement.

Probablement trop vétuste et devenue insuffisante ou exigüe,  elle est reconstruite de 1702 à 1709 dans son orientation  actuelle*, par des maîtres italiens originaires du Valsesia,  aux frais des paroissiens, hormis le chœur que financent les chanoines de Sallanches. Seul est conservé l’ancien  clocher.

L’église est de style baroque. Elle est consacrée le 8 septembre 1714. Le nouvel évêque remarque sa « magnificence » et la considère comme une des plus belles églises de son diocèse. Plus tard,  en 1758 un nouveau et violent incendie détruit la charpente et une grande partie du mobilier. L’église perd alors son décor typique du XVIIIème siècle.

Au  XIXème, la vallée s’ouvre au tourisme, l’église s’orne alors d’un décor empire qui subsistera jusqu’en 1926. Détériorée par les nombreuses infiltrations d’eau, l’église sera peu à peu dépouillée de son ornementation. Ne seront conservés  que le retable principal et les retables latéraux. Si l’aménagement intérieur  varie avec le temps et les modes, il en est de même pour sa façade extérieure qui d’une façade baroque magnifique (élevée en 1709), passe en 1840 à une façade composée d’un péristyle avec fronton triangulaire, celui-ci  reposant sur 4 colonnes. Cependant,  on remarque  à l’arrière les restes du décor baroque.

Ceci pour  une quarantaine d’année seulement car dès 1862, voulant rajouter une travée à l’église (afin de pouvoir recevoir plus de monde) sous les recommandations d’un architecte annécien Mr Camille Ruphy,  on modifie à nouveau  son aspect extérieur.

A l’époque,  Chamonix découvre et exploite depuis peu le granit, pierre si dure à travailler. La porte est ainsi agrémentée  d’encadrements de granit mais également  de lourds pilastres  qui ceinturent la façade orientée vers le sud. C’était une grande nouveauté pour l’époque.

Cette façade est toujours la façade actuelle.

L’église de Chamonix sera classée monument historique en 1979 après le passage de monsieur le président de la république Mr Valery Giscard d’Estaing.

source : Archives association des Amis du Vieux Chamonix

Le REGINA au village des PRAZ

Hôtel prestigieux de 5 étages construit en 1906 par Marie Couttet, veuve avec cinq enfants, qui en entreprend la construction après celle du National des Praz.

le Regina


A l’architecture typiquement chamoniarde, avec ses encadrements de granit, il possède à cette époque en face nord (sur la route nationale) un très beau porche d’entrée avec une marquise, hélas détruit depuis.
Sa face sud élégante rythmée par une alternance de balcons offre à toutes les chambres une vue magnifique sur le Mont Blanc. Une longue terrasse au rez de chaussée ouvre sur un grand parc et permet d’accéder aux jardins ombragés.
Il reçoit essentiellement une clientèle fidèle de médecins et d’enseignants d’Afrique du nord qui souvent restent tout l’été, du 15 juin au 15 septembre; pour cette raison il sera nommé un temps « le grand hôtel d’Orient ».
Cet hôtel, ainsi que le National, n’ouvrent qu’en été, la famille étant propriétaire d’autres hôtels sur la côte d’Azur. De ce fait, la clientèle n’a besoin que d’un chauffage dit de « demi saison » lors des froides journées d’été. Seuls les lieux communs fréquentés par la clientèle possèdent des radiateurs, et les clients ouvrent les portes de leurs chambres afin de profiter de la chaleur.
La Gendarmerie nationale rachète le bâtiment en 1967 pour y recevoir les familles de gendarmes en vacances.
Il est rehaussé de deux étages en son sommet, notamment pour y installer un restaurant panoramique, et d’une cage d’ascenseur sur le côté dans les années 1970. Cette transformation esthétiquement malheureuse détruit complètement l’équilibre originel de cet élégant bâtiment chamoniard.

 

En janvier 1924 à Chamonix

Les premiers jeux olympique d’hiver

Public au stade olympique devant la tribune officielle. Photo Auguste Balmat

En ce 5 février 1924,  se clôturaient les premiers jeux olympiques d’hiver, et c’était à Chamonix. A l’époque on l’appelait la Semaine Internationale des Sports d’Hiver de Chamonix Mont Blanc. Elle prendra plus tard le nom de Jeux olympiques d’hiver. Après la décision de choisir Chamonix pour accueillir la semaine internationale des sports d’hiver, en seulement un an, les différentes installations sont construites.

La patinoire olympique en forme d’anneau, qui servira de stade olympique pour la cérémonie d’ouverture est bâtie. Une surface de 27660 m2 de glace est préparée, comprenant également une piste de course et un terrain de curling, nécessitant la construction préalable d’un mur de béton soutenant un remblai destiné à endiguer la rivière et des conduites d’eau sont aménagées pour alimenter la surface de glace.

Le tremplin de saut est construit au lieu-dit « Le Mont » près du Glacier des Bossons. Il fera 79m de longueur et devra permettre de réaliser des sauts à 60m et plus.

La piste de bob longue de 893m et comportant 19 virages est installée aux Pèlerins, sous l’Aiguille du Midi nécessite une grande précision pour l’inclinaison des virages. Elle est réalisée non sans difficultés en pierre de maçonnerie en attendant son enneigement. Pour cette première compétition multisports dans la vallée de Chamonix, 258 athlètes (245 hommes, 13 femmes) représentant dix-sept nations sont présents : Autriche, Belgique, Canada, Etats-Unis, Estonie, Finlande, France, Grande-Bretagne, Hongrie, Italie, Lettonie, Norvège, Pologne, Suède, Suisse, Tchécoslovaquie et Yougoslavie. Ce fut un réel succès. Celui-ci fut  assuré par des journalistes venus de l’Europe entière, mais aussi des USA.

Le couple Andrée Joly et Pierre Brunet : médaille de bronze

39 Français participent aux diverses compétitions dont deux femmes. L’une d’elle,  Andrée Joly,  gagnera la médaille de bronze de patinage en couple avec Pierre Brunet. De nombreux abandons sont à noter en raison soit du froid intense soit d’un niveau trop bas des concurrents  pour certaines disciplines.

15 compétiteurs  hommes sont originaires de Chamonix.

On répertorie 16 épreuves parmi les activités sportives les plus pratiquées de l’époque : Patinage : artistique, vitesse,  hockey. Curling. Bobsleigh.

Ski de fond : 18km-30km-50km.  Les 50km est  l’épreuve la plus éprouvante pour les concurrents. Il fait très froid ce jour là. De nombreux abandons sont à noter.

Combiné nordique (ski de fond + saut).

Epreuves militaires (ski de fond + tir).

Saut à ski.

Le ski alpin ne fait pas encore partie de ces jeux d’hiver. Bien que Chamonix ait en 1908 organisé des  compétitions de ski,  cette discipline   n’est pas encore retenue  par les instances olympiques. A l’issu de la semaine, la France a  récolté trois médailles de bronze. Une en patinage artistique couple, une en curling et la troisième  en patrouilles militaires avec les concurrents chamoniards les frères Mandrillon. La France ne sera que la 9ème nation sur 16. La Norvège première nation de tous les états représentés  récoltera  4 médailles d’or, 7 d’argent et 6 de bronze.

Le maire Jean Lavaivre soutenu par les hôteliers chamoniards aura donné toute son énergie à défendre la candidature de Chamonix. Il avait compris l’importance de ces jeux qui seront une immense promotion pour la station chamoniarde face aux stations suisses comme Davos ou saint Moritz. Les chamoniards auront participé avec beaucoup d’énergie et de sens du bénévolat … afin que ces jeux soient une réussite.

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