Skip to main content

Mois : avril 2020

Déjà dans les années 1925-1935 les promoteurs étaient à l’affût !

Nous nous plaignons aujourd’hui de la pression immobilière que subit la vallée de Chamonix, mais ce n’est pas récent. A la lecture de certains documents d’archives, on découvre un grand nombre de projets tout aussi ambitieux  les uns que les autres. Chamonix attire déjà !

Dès la fin des J.O. de 1924 est lancé le projet d’une société immobilière du  « Parc de Chamonix ».

Dans cette étude, il est prévu d’acquérir dans les environs proches de Chamonix  les terrains nécessaires à la création d’un parc dans lequel « on élèvera des villas pittoresques et confortables », la société se chargeant de l’alimentation en eau et électricité. Ce lotissement est prévu entre les Gaudenays et les Bois sur une superficie de 9 200m2. Et dans le souci de maintenir le pittoresque du parc, on édifiera certains types de villas « à  l’architecture  agréable» !

Dans le même temps, cette même société désire acquérir deux terrains  avenue de la gare dans l’idée de construire un building de six étages que l’on nommera « EXCELSIOR» avec un rez de chaussée composé de quinze boutiques, six étages avec chacun trente chambres,  soit 160 chambres au total. De quoi concurrencer  les trois palaces chamoniards !

Ces deux projets ambitieux ne verront jamais le jour.

Autre projet ci dessous :

En 1934 l’Hôtel le Royal (actuellement le Casino) était en vente. Il avait été un grand et bel hôtel de luxe construit en 1848, il avait reçu nombre de têtes couronnées.

Mais le Royal était passé de mode.  A l’époque, il était lié au Grand Hôtel de l’Union au centre de Chamonix.  Ce dernier avait été racheté par la commune désireuse d’ouvrir une place ouverte près du pont de Cour.

Et c’est ainsi que des promoteurs imaginèrent un projet ambitieux. En créant une « Société Immobilière et Sportive » ( société anonyme avec un capital de 1.5 millions de franc ) on imagine de mettre en place un projet intitulé « IMPERATOR ». L’objet est d’aménager un immense centre touristique proposant des équipements sportifs, un restaurant, un music-hall, un dancing le « Ouistiti » , une salle des fêtes avec pistes lumineuses autour des quelles seront installées des tables de consommation,  des salles de jeux, mais aussi d’ organiser des excursions en autocar, des ascensions, et  de promouvoir des associations sportives diverses. On prévoit une salle d’exposition des sports, plusieurs tennis, une patinoire de démonstration, une salle d’escrime et de gymnastique, un cercle de sports.

Le Royal aurait été détruit, les matériaux auraient été réemployés pour le nouvel édifice prévu. Le tout sur  une surface de 1 700m2 (contre 702m2 pour le Royal).  A l’arrière on dispose d’un  grand parc de 7 000m2 où l’on envisage durant l’été un service en plein air : apéritif, thé, repas accompagnés de concerts symphoniques, et également des fêtes de nuit… On prévoit  un bâtiment de 20 chambres pour les employés au fond du parc.

La commune impose un cahier des charges précisant que l’établissement sera exploité de juin à septembre et de décembre à fin février (à l’époque la saison d’hiver s’arrêtait à cette période) et il est précisé que la municipalité touchera 10% des recettes de jeux.

Le projet n’a jamais vu le jour. Le Royal a été racheté et a continué sa vie hôtelière.

Dans cette même période lorsque l’on cherchait désespérément un lieu pour installer un nouveau casino a été imaginé un bâtiment au centre de Chamonix . Jamais réalisé.

Finalement ce sera la banque édifiée par Paul Payot qui verra le jour en cet emplacement!

Sources : Archives de l’association des Amis du Vieux Chamonix.

Maison communale, Hôtel de ville : toute une histoire !

A l’emplacement actuel de l’hôtel de ville , avant le terrible incendie de 1855 qui détruisit une grande partie de Chamonix, se trouvait le premier hôtel «  Mont Blanc » édifié par Gaspard Simond et Victor Tissay en 1849.

Dès 1857, après l’incendie,  Mme Veuilland, veuve de Mr Florentin Tairraz, engage les travaux d’un établissement qu’elle baptise « Grand Hôtel de la Couronne ». En 1859, il prend le nom d’Hôtel de Saussure, puis Hôtel « Impérial et de Saussure ». Il est vendu en 1869 à la « Société des Hôtels de Chamonix » (absorbée plus tard par une société dite « «Immobilière et Industrielle de Chamonix »). L’hôtel est alors dirigé par les divers actionnaires de cette société et  il  prend un temps le nom de « Hôtel Impérial », « Grand Hôtel Impérial » puis « Grand Hôtel Impérial et Métropole ». Géré par des directeurs  , l’hôtel reste une référence dans l’hôtellerie chamoniarde. En 1906, Edouard Simond, propriétaire de l’Hôtel de la Croix Blanche et maire de Chamonix, se porte acquéreur de l’hôtel suite à la dissolution de la société hôtelière. Finalement, ce sera le 21 octobre 1908 que la commune de Chamonix, à l’étroit dans ses locaux, achète pour 250 000 Fr le bâtiment afin de le transformer en hôtel de ville.

Il est inauguré officiellement lors du passage du président de la république Mr Armand Fallières à Chamonix le 7 septembre 1910.  L’hôtel de ville occupe le rez de chaussée et le premier étage. La partie supérieure étant transformée en appartements et divers bureaux dont ceux du notaire.  Peu à peu, l’hôtel de ville finira par occuper l’ensemble du lieu.

Construit sous la période du royaume de Piémont Sardaigne, l’hôtel de grande envergure pour l’époque est édifié selon un style néoclassique relativement simplifié rappelant le style piémontais. Ce qui en fait un des bâtiments les plus élégants de la ville. Un corps principal légèrement plus élevé marqué de pilastres en granit. Ce même matériau que l’on retrouve aux encadrements des portes et fenêtres, singularité chamoniarde repris par bien d’autres hôtels dans les décennies suivantes. L’immeuble se distingue par un haut porche d’entrée mis en valeur par des colonnes de granit. Les garde-corps tous différents d’un étage à un autre ornent les différents balcons de la façade sud.

Dans le porche, à gauche on voit un médaillon datant de 1932 de Paul Sylvestre sculpteur représentant Michel Gabriel Paccard. A droite, en septembre 1959 est inauguré un autre médaillon réalisé par le sculpteur Landowski en l’honneur d’Emile Chautemps, ancien conseiller général de Chamonix, député sénateur, vice-président du sénat.

 Mais auparavant, où se trouvait donc le lieu qui recevait les édiles ?

Au moment du retour au Royaume de Piémont Sardaigne on trouve dans les archives de la ville une réclamation demandant à l’intendant du royaume de remettre en état le bâtiment servant de maison communale. Il se trouvait le long de la route nationale (actuellement rue Paccard), et sur ce document accompagné d’un plan on a le descriptif détaillé de l’édifice avec « chambre d’arrêt » (probablement une geôle), une cuisine, un corridor d’entrée, une place d’écurie. La maison communale restera dans ces lieux,  puis en 1864, au moment des projets d’alignement de cette route principale, une partie de ces édifices  est détruite dont la maison communale. Les bureaux sont alors transférés dans la maison située entre l’hôtel Impérial et la messagerie, ils partagent le bâtiment  avec le bureau des guides.

Sources : Archives communales, archives départementales, archives association des Amis du Vieux Chamonix

error: Contenu protégé !