Depuis 50 ans déjà cette association travaille à entretenir et valoriser la mémoire de la Vallée de Chamonix. Mais connaissons-nous vraiment cette association?
A l’automne 1968 Mesdames Mireille Simond et Pighetti de Rivasso constatent que nombre de chamoniards « jettent en Arve » leurs anciens documents encombrant leurs greniers…Elles se mobilisent aussitôt afin que ces vieux papiers soient conservés et mis à l’abri. Dans la foulée, elles créent une association qu’elles nomment « les Amis du vieux Chamonix ».
Les statuts sont enregistrés en mars 1969, avec pour objet « de faire connaître et apprécier le passé de la Haute Vallée de l’Arve, son histoire, ses traditions, son folklore, de découvrir et de conserver les vestiges et les témoins matériels de ce passé ».
Ainsi sont précieusement sauvegardés écrits, objets, documents, photographies, œuvres d’art, etc… Est aussi fondée une bibliothèque-conservatoire de tous les ouvrages ayant trait à l’histoire de la vallée de Chamonix, de la Savoie, du royaume Piémont-Sardaigne, des Alpes, et de la littérature alpine en général.
Chamonix est au cœur d’une histoire particulièrement riche. Chacun prend alors conscience de l’importance du but de cette association et en une année elle compte plus de 180 membres, preuve que cette excellente initiative convainc nombre de chamoniards ! Nombreux sont alors les donateurs qui ouvrent leurs réserves et apportent vieux documents, livres, objets, etc… En une année l’association compte déjà 240 ouvrages !
Dès juillet 1969, la commune confie à l’association la mission de remettre sur pied un musée digne de Chamonix qui, avait disparu depuis 1937.
L’association va gérer le musée alpin jusqu’en août 2001.
Elle ouvre également un autre musée dans le Vieil hôtel de 1840 au Montenvers, restaure, avec l’aide de la Compagnie des guides, le Temple de la Nature , sauve le tunnel-aqueduc gallo-romain du Châtelard près de Servoz, menacé de disparaître dans les travaux de la Route blanche.
Récemment, elle a dressé une liste de plus de 135 bâtiments dignes d’intérêt patrimonial sur le territoire de la commune qu’elle a transmis à la mairie dans le cadre de la révision du PLU.
D’année en année, l’association voit ses archives et sa bibliothèque se développer et nombre d’historiens, ou simplement des amoureux de la vallée figurent parmi les visiteurs qui découvrent, avec étonnement, des documents et livres uniques et instructifs !
D’ailleurs, une centaine de livres rares ont été identifiés par la Bibliothèque Nationale de France qui les a numérisé et que l’on peut découvrir sur le site de la BNF. L’association a été reconnue d’utilité Publique. (A consulter ci dessous en cliquant sur le titre).
D’autre part elle a intégré l’Union des Sociétés Savantes de Savoie. Ces deux appartenances témoignent du haut niveau de connaissances attribué à cette association et de la valeur réputée de son patrimoine.
pochade réalisée au sommet du Mont Blanc en 1873
Elle acquiert en 1982 (et grâce à un prêt à taux zéro d’un membre bienfaiteur) 45 toiles de Gabriel Loppé (dont les très grandes exposées au Majestic), permettant à cette collection de rester dans la vallée. Un trésor inestimable qui fait d’elle la détentrice de la plus importante des œuvres de cet artiste amoureux de Chamonix.
Par ailleurs, grâce à ses archives et à un travail méticuleux et assidu, elle peut désormais mettre à disposition des habitants de la vallée le plus important et le mieux documenté fond de généalogie.
Depuis quatre ans, les membres du comité travaillent régulièrement pour classer d’une manière informatisée les documents papiers et les photos qu’elle possède en espérant un jour pouvoir numériser l’ensemble de cette rare collection. Car elle est riche de près de 20 000 ouvrages (livres, publications diverses, revues, journaux, etc…) et de quelques milliers de photographies en tous genre, de films, de cartes postales.
Elle propose gratuitement des conférences intitulées « A la rencontre de l’histoire » afin que tout chamoniard ou visiteur puisse se familiariser avec l’histoire de notre région.
Elle a rédigé et publié de nombreux ouvrages tels « les Anglais à Chamonix », « le glacier des Bossons et la Mer de Glace », «Edgar Bouillette », « 1860 la Vallée de Chamonix et l’Annexion » et tant d’autres…
Forte aujourd’hui de près de 500 membres, l’association continue avec constance à enrichir et préserver ses collections pour les générations futures. Elle incite toujours les habitants à partager leurs documents familiaux afin que dans cinquante, cent ou deux cent ans les jeunes chamoniards puissent encore accéder à leur histoire
L’exposition pour les 50 ans de l’association vous permettra d’en découvrir toutes les richesses et peut être vous joindrez vous aux adhérents afin que la mémoire de cette vallée soit préservée et accessible aux générations futures.
Bien caché, accessible uniquement à pied, ce petit hameau de la Poya est plein de charme. Ses habitants ont trouvé là un lieu de tranquillité où ils ont délibérément choisi de vivre isolés. La Poya abrite une dizaine de maisons, plutôt petites et regroupées les unes contre les autres. Ici la voiture ne peut accéder que pour des raisons impérieuses mais elle doit repartir immédiatement. Elle n’a pas de raison de stationner dans ce milieu préservé.
Mais qu’était-il donc avant que la vie moderne s’en empare ?
Ces maisons trapues n’étaient pas des maisons d’habitation, mais de petites écuries de printemps. L’usage de ces écuries a varié avec le temps. L’hiver, entièrement recouvert par la neige, le hameau était inoccupé. C’était un « mayen » (terme venant du Valais) désignant des écuries construites un peu plus haut dans les pentes et utilisées au mois de mai après les longs mois d’hiver. Ici, pendant quelques jours, à la remue, puis, ensuite, à la descente d’alpage, les bêtes pouvaient trouver l’herbe nécessaire à leur nourriture.
A la Poya, ce sont des chèvres qui occupaient essentiellement les pâtures, qui d’ailleurs s’étendaient jusque dans le vallon de Bérard ! Regroupées en troupeau collectif, la gestion en devint communautaire. Ces écuries étaient équipées parfois d’une chambre où pouvait dormir un membre de la famille. La commune de Vallorcine impose alors la présence d’un chevrier engagé pour la saison, mais ce pouvait être aussi un petit vallorcin qui se voyait là confier une charge bien lourde! On embauche ainsi de jeunes enfants parfois de moins de 10 ans ! Ces chevriers devaient être nourris par les propriétaires de chèvres. Et celui qui avait la charge du chevrier devait alors l’aider à sortir les chèvres. D’ailleurs, après la période de la scolarité obligatoire en 1881, ce sont des jeunes valaisans qui seront embauchés, les enfants vallorcins ayant l’école obligatoire jusqu’au 14 juillet ! Au début, matin et soir, chaque famille venait traire ses bêtes et ramenait le lait à la maison où était fabriqué le fromage.
En 1893, pour aider les paysans, est créée une société laitière et l’on construisit en haut du village une laiterie « tournaire » ouverte à tous. Il a fallu alors s’organiser. Chacun allait traire ses chèvres et portait à la laiterie son lait qui était mesuré dans un bidon de 10 litres. Bidon muni d’un voyant transparent sur le côté gradué par hectolitre. Le nombre de litres de lait de chacun était inscrit sur un livre de comptes. Par ailleurs, chaque propriétaire, en fonction du nombre de chèvres qu’il possédait, était inscrit à un tour de rôle. En fonction de ce tour de rôle chaque sociétaire fabriquait chacun à son tour les fromages de la traite générale du jour. Et les fromages étaient répartis au prorata des litres de lait que donnait chaque traite.
Aujourd’hui, ce hameau bien préservé, fait l’objet de soins attentifs de la part de ses habitants locaux ou secondaires , dont deux y vivent à l’année .
Passant, souviens toi de ces vallorcins et de ces jeunes chevriers qui menaient là une vie bien rude !
Sources : Vallorcine de Françoise et Charles Gardelle, Revue du musée vallorcin Evlya numéro 7, Vallorcine autrefois de Nathalie Devillaz, article du Dauphiné Libéré de Nathalie Devillaz
La structure du clocher de Chamonix est la construction la plus ancienne dans la vallée car la partie maçonnée date du 12ème siècle, on a en effet retrouvé à sa base la date de 1119. A l’origine, au Moyen Age, le clocher se trouvait à gauche de l’église qui était orientée perpendiculairement à l’actuelle.
A la suite d’un incendie l’église fut reconstruite en 1709 dans le sens d’aujourd’hui. C’était une église baroque magnifique mais nous n’en avons pas de représentation picturale. Un tableau représentant le bourg de Chamonix avant la période révolutionnaire date de 1742. Il est réalisé par Martel, visiteur naturaliste venu à Chamonix . On voit le village blotti aux pieds des montagnes et l’église nous apparaît avec un clocher pyramidal, donc bien différent de ce qu’il est actuellement.
En 1758 l’ensemble des toitures et du clocher disparaît de nouveau dans un incendie. Le clocher est probablement reconstruit mais nul ne connaît sa nouvelle apparence.
A la période révolutionnaire, le gouverneur français nommé à la tête du nouveau département du Mont Blanc, Mr Albitte, exige la destruction de tous les clochers savoyards. En 1794 la flèche sommitale est abattue…Tous nos clochers disparaîtront du paysage savoyard. En 1807, le clocher est reconstruit selon l’aspect traditionnel des clochers à bulbe savoyards. Un dessin de Ruskin ( apartenant au musée alpin) nous montre le clocher chamoniard avec sa flèche et son bulbe.
Dessin de Ruskin. Appartient au musée alpin
Le bulbe était recouvert d’ancelles, mais en 1864, lors des travaux d’agrandissement de l’église, la crainte d’un nouvel incendie incite les chamoniards à remplacer les ancelles par du fer blanc étamé, tandis que la base sera recouverte d’ardoises. Mais le fer blanc s’oxyde, l’humidité pénètre la structure, elle s’infiltre partout menaçant la charpente intérieure. En 1934 on remplace ces anciennes plaque de fer blanc par du cuivre, sensé mieux protéger l’ossature de la flèche .Malgré tout, dès les années 1995, la partie sommitale est de nouveau menacée par l’humidité. Il faut restaurer le clocher. Ni le fer blanc, ni le cuivre n’ont donné satisfaction. Que faire pour restaurer ce magnifique clocher de manière pérenne dans ce climat où les matériaux subissent de grands écarts de température qui déstabilisent les matériaux de recouvrement ?
On pense à un nouveau matériau coûteux et habituellement utilisé dans l’aéronautique ou pour les implants médicaux. C’est le le titane, il est léger, il résiste mieux à la chaleur que l’aluminium, il est plus dur que l’acier et pèse moitié moins. Sa dureté est « virtuellement égale à celle du verre et du granit et proche du béton » Donc les contraintes sur le titane sont très faibles. S’inspirant des couvertures traditionnelles, les plaques de titane seront découpées en forme d’écailles. Le titane ne se soudant pas, on imaginera des clous spéciaux inoxydables afin de pouvoir fixer l’ensemble sur la structure. Ainsi le clocher de l’église de Chamonix entre en l’an 2000 dans l’ère de la modernité!
Oui, c’est cher, mais on peut espérer que les générations futures n’auront plus à s’inquiéter de l’entretien coûteux du lanternon du bulbe et de la flèche.
Longue vie à notre clocher chamoniard
Sources : Archives de la commune de Chamonix- Revue Pierre d’Angle.
Depuis des temps immémoriaux, les habitants du village ont témoigné leur attachement à cette chapelle consacrée à Saint Théodule.
Depuis des temps immémoriaux, les habitants du village ont témoigné leur attachement à cette chapelle consacrée à Saint Théodule. Ici, au Moyen Age, un oratoire consacré à Saint Roch, le protecteur contre
lIci, au moyen âge, un oratoire consacré à Saint Roch, le protecteur contre la peste, fut élevé à la suite d’une épidémie de cette maladie qui, selon la légende, s’est arrêtée aux Tines.
En 1500, une bulle papale nous apprend l’édification d’une chapelle dédiée à Saint Théodule. Ce document est intéressant car il y est précisé que cette chapelle se situe au village du Chatelard, qui fut plus tard détruit par l’avancée du glacier des Bois.
Le culte de Saint Théodule, premier évêque du Valais, fut probablement initié par une population locale très tournée vers cette région. Beaucoup y travaillaient, nombreux étaient ceux qui allaient sur les marchés de Martigny et donc étaient donc familiarisés avec le culte de ce valaisan.
Pendant plus de 250 ans les habitants s’astreindront à entretenir le bâtiment feront donner t régulièrement des messes et des prières par le biais de fondations dont certaines sont nommées dans des documents notariés.
En 1777 la chapelle est réédifiée.
Mais elle fut détruite durant la révolution au moment de l’occupation française. Puis elle renaîtra encore par la volonté des habitants, qui ensuite se feront fort de l’entretenir.
La dernière décoration intérieure est due aux royalistes de la vallée de Chamonix. Sous l’impulsion de Mr Cheilan, propriétaire de l’hôtel Excelsior, elle sera ornée en 1938 d’un décor à la mémoire du vœu de Louis XIII. Effectivement, pour le 300ème anniversaire de ce vœu qui vit le roi mettre la France sous la protection de la Vierge après que celle-ci lui eut accordé un fils, les royalistes locaux orneront la chapelle de fleurs de lys, d’une statue dédiée à Jeanne d’Arc et d’une autre à Saint Louis, protecteur des rois de France.
Tel est le décor actuel. Celui que les habitants des Tines ont restauré.
Le maître autel est orné d’un grand tableau représentant Saint Théodule. Cette œuvre est d’origine.
Public au stade olympique devant la tribune officielle. Photo Auguste Balmat
En ce 5 février 1924, se clôturaient les premiers jeux olympiques d’hiver, et c’était à Chamonix. A l’époque on l’appelait la Semaine Internationale des Sports d’Hiver de Chamonix Mont Blanc. Elle prendra plus tard le nom de Jeux olympiques d’hiver. Après la décision de choisir Chamonix pour accueillir la semaine internationale des sports d’hiver, en seulement un an, les différentes installations sont construites.
La patinoire olympique en forme d’anneau, qui servira de stade olympique pour la cérémonie d’ouverture est bâtie. Une surface de 27660 m2 de glace est préparée, comprenant également une piste de course et un terrain de curling, nécessitant la construction préalable d’un mur de béton soutenant un remblai destiné à endiguer la rivière et des conduites d’eau sont aménagées pour alimenter la surface de glace.
Le tremplin de saut est construit au lieu-dit « Le Mont » près du Glacier des Bossons. Il fera 79m de longueur et devra permettre de réaliser des sauts à 60m et plus.
La piste de bob longue de 893m et comportant 19 virages est installée aux Pèlerins, sous l’Aiguille du Midi nécessite une grande précision pour l’inclinaison des virages. Elle est réalisée non sans difficultés en pierre de maçonnerie en attendant son enneigement. Pour cette première compétition multisports dans la vallée de Chamonix, 258 athlètes (245 hommes, 13 femmes) représentant dix-sept nations sont présents : Autriche, Belgique, Canada, Etats-Unis, Estonie, Finlande, France, Grande-Bretagne, Hongrie, Italie, Lettonie, Norvège, Pologne, Suède, Suisse, Tchécoslovaquie et Yougoslavie. Ce fut un réel succès. Celui-ci fut assuré par des journalistes venus de l’Europe entière, mais aussi des USA.
Le couple Andrée Joly et Pierre Brunet : médaille de bronze
39 Français participent aux diverses compétitions dont deux femmes. L’une d’elle, Andrée Joly, gagnera la médaille de bronze de patinage en couple avec Pierre Brunet. De nombreux abandons sont à noter en raison soit du froid intense soit d’un niveau trop bas des concurrents pour certaines disciplines.
15 compétiteurs hommes sont originaires de Chamonix.
On répertorie 16 épreuves parmi les activités sportives les plus pratiquées de l’époque : Patinage : artistique, vitesse, hockey. Curling. Bobsleigh.
Ski de fond : 18km-30km-50km. Les 50km est l’épreuve la plus éprouvante pour les concurrents. Il fait très froid ce jour là. De nombreux abandons sont à noter.
Combiné nordique (ski de fond + saut).
Epreuves militaires (ski de fond + tir).
Saut à ski.
Le ski alpin ne fait pas encore partie de ces jeux d’hiver. Bien que Chamonix ait en 1908 organisé des compétitions de ski, cette discipline n’est pas encore retenue par les instances olympiques. A l’issu de la semaine, la France a récolté trois médailles de bronze. Une en patinage artistique couple, une en curling et la troisième en patrouilles militaires avec les concurrents chamoniards les frères Mandrillon. La France ne sera que la 9ème nation sur 16. La Norvège première nation de tous les états représentés récoltera 4 médailles d’or, 7 d’argent et 6 de bronze.
Le maire Jean Lavaivre soutenu par les hôteliers chamoniards aura donné toute son énergie à défendre la candidature de Chamonix. Il avait compris l’importance de ces jeux qui seront une immense promotion pour la station chamoniarde face aux stations suisses comme Davos ou saint Moritz. Les chamoniards auront participé avec beaucoup d’énergie et de sens du bénévolat … afin que ces jeux soient une réussite.
Une adorable petite statue orne depuis 1998 l’entrée des jardins de Fujiyoshida (au dessus du parking saint Michel à sa sortie supérieure).
Arrêtez- vous ! Elle vous sourit, vous interpelle, vous invite au à la sérénité. Cette statuette exprime la douceur. Elle dégage tant de de quiétude que nous pourrions avoir envie de l’emporter !
Offerte à Chamonix, à l’occasion du vingtième anniversaire du jumelage de Chamonix avec Fujiyoshida, la cité japonaise a fait appel à Mr Shôzô Hamada sculpteur japonais, originaire de la ville. Cette statue est un joli témoignage de la nature des liens qui lient Chamonix à Fujiyoshida, sa ville jumelle depuis 1978. Cette œuvre, intitulée « warashiko »signifie « l’enfant » .Elle révèle le sentiment profond d’un homme attentif aux émotions de ses semblables. Les mains magiques de cet artiste transforment ce matériau dur, si difficile à travailler. Il le réchauffe, le modèle et arrive avec une habileté étonnante à donner une lumière au regard de cet enfant. C’est magnifique… Parvenir à faire parler la pierre avec une telle expression est bien la preuve de son talent.
Arêtez- vous ! Elle vous sourit, vous interpelle, vous invite au à la sérénité.
Cette statuette exprime la douceur. Elle dégage tant de de quiétude que nous pourrions avoir envie de l’emporter !
Offerte à Chamonix, à l’occasion du vingtième anniversaire du jumelage de Chamonix avec Fujiyoshida, la cité japonaise a fait appel à Mr Shôzô Hamada sculpteur japonais, originaire de la ville. Cette statue est un joli témoignage de la nature des liens qui lient Chamonix à Fujiyoshida, sa ville jumelle depuis 1978.
Mr Shôzô Hamada a sculpté ainsi de très nombreuses petites statues du même matériau. Essaimées dans tout le Japon, elles font la joie des japonais.
Source : Chantal Lafuma, association jumelage Fujiyushida
Suite à l’article sur les préventoriums des Soldanelles et Miremont j’au reçu de nombreux mails de réactions d’anciens « jeunes malades ». Certains de ces courriers sont effectivement intéressants aussi je vous propose de partager avec vous quelques uns de ceux-ci.Tous parlent avec émotion de ces moments passés aux Soldanelles au pied du Brévent. Beaucoup se souviennent de l’extrême gentillesse de Mr et Mme Aulagnier. Leurs souvenirs d’enfants sont touchant voire poignants. Je ne peux m’empêcher de vous les transmettre.
Les Soldannelles pr&éventorium mis en place par le docteur Tobbé de Passy
Bonjour Madame, j’ai trouvé par hasard votre communication sur le préventorium des Soldanelles, duquel j’ai été pensionnaire de Mars à Juin 1964 à l’âge de 13 ans Cela m’a permis de revivre avec émotion ces quelques mois passés à Chamonix, de revoir le docteur Aulagnier, son épouse – ils étaient très gentils tous les deux, le Miremont où nous passions nos radiographies et les visites médicales, enfin plein de souvenirs, de visages et de noms, des anecdotes qu’il faudrait que j’écrive un jour sur la vie dans cet établissement. Je l’ai recherché lors d’un séjour à Chamonix vers 1995 mais les bâtiments n’existent plus, remplacés par des immeubles d’habitations de masse. Merci Madame de m’avoir donné l’occasion de me remémorer tout cela,
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Madame,
Merci de votre disponibilité. Je vous confirme donc que mon père, le Dr Armand Olivennes ( a l’époque Oliewenstein) a été gardé pour une primo infection tuberculeuse au sana des Soldanelles. Il y est resté pendant plusieurs mois (ou années??) et a été caché dans un grenier par le Dr Aulagnier lors d’une (une c’est sur ou plus??) rafle a la recherche d’enfants juifs (par des français ou allemands?).
Je recherche donc la famille de ce Dr Aulagnier.
Si vous avez des informations sur les prénoms des enfants Aulagnier, je suis intéressé. Peut être par l’état civil de la mairie de Chamonix.
Bien a vous.
Pr François OLIVENNES
—————————————————————————————- Livre « L’autre éducation sentimentale » de Pierre-Jean REMY, de l’Académie française, qui raconte son séjour aux Soldanelles en 1951, à partir de la page 70 jusqu’à la page 85.
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En tant qu’ancien pensionnaire, J’ai pris connaissance de votre page sur les préventoriums le Miremont et les Soldanelles avec émotion…
Christian Leygnier
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SOUVENIRS DE MON SÉJOUR AUX SOLDANELLES,
préventorium de Chamonix, de mars à juin 1964.
Comte DP
Si je dois remonter le fil de ma mémoire pour me remémorer ce court séjour en Haute-Savoie, je me revois d’abord quittant un soir le port de Marseille avec Maman, disant adieu à Papa et à mes frères et sœurs qui nous avaient accompagnés depuis la Corse jusque là, pour rejoindre la Gare Saint-Charles en exergue d’un voyage nocturne dont la perspective ne m’enchantait guère…Une atmosphère fébrile enveloppait alors l’immense halle métallique, un brouhaha de cris, de sifflets, des porteurs qui se bousculaient, s’invectivaient, des voyageurs pressés, la fumée de quelques locomotives bruyantes dont les tampons s’entrechoquaient violemment contre des wagons ou des butoirs, rien de rassurant pour un gamin de treize ans qui venait tout juste de quitter sa montagne natale et qui se préparait à sa première séparation d’avec le cocon familial.
Depuis plusieurs mois je traînais avec une mauvaise toux, assez légère mais accompagnée d’une petite fièvre qui avait inquiété mes parents. N’avions-nous pas avec nous notre grand-oncle paternel, dont on disait qu’il était poitrinaire, et dans les bras duquel j’étais toujours fourré, souvent pour écouter à la radio une émission qu’il affectionnait particulièrement, « Les Grandes Voix Humaines », les grands airs d’opéra que j’ai grâce à lui appris à aimer…De fait, au cours de l’année 1963, j’avais appris à l’Institution Sainte-Marie que ma cuti-réaction à la tuberculine était devenue positive et il avait fallu dès lors, d’examen en examen, de radiographie en radiographie, se résoudre à l’idée qu’une « primo-infection » tuberculeuse était à l’œuvre. Nous étions même venu consulter, à Marseille, l’éminent professeur de Lannoy, un ami de Papa, chez lequel on m’avait pratiqué une des toutes premières tomographies, examens qui confirmaient la nécessité d’un traitement au P.A.S. ( Para-Amin salicylate de Sodium ) , sorte de granulé amer qu’il me fallut ingurgiter plusieurs fois par jour, juste avant les repas, durant des mois, sans qu’une amélioration ne se dessinât vraiment.
Après de nouvelles consultations, provisoirement déscolarisé, je passais le triste hiver 1963/64 devant la télévision, alité ou en chambre, isolé de mes frères , sœurs et cousins, que je ne voyais qu’à certaines heures de la journée pour de courts intermèdes de jeux.
Mes parents avaient opté pour un séjour en haute-montagne, non pas en sanatorium comme cela avait été décidé pour un de mes frères aînés cinq ans auparavant, et qui était parti deux années chez les sœurs du Roc des Fiz, non. Pour moi , il n’y avait pas nécessité d’un traitement de choc, un séjour à Chamonix devait normalement suffire avec une poursuite médicalisée du traitement au PAS. Les médecins conseillaient alors volontiers le préventorium du docteur Aulagnier, un établissement de taille humaine, pratiquement en ville ou aux abords immédiats de Chamonix, une structure quasi familiale, catholique, dotée d’une institutrice, en lien permanent avec les parents constamment informés des progrés de la santé de leur progéniture, bref rassurante pour les enfants qui ne se sentaient pas ainsi complètement coupés de leur milieu familial et pour les parents qui suivaient de très près les progrès de leurs fils.
Le train Marseille-Valence entrait en Gare au moment où nous en franchissions l’entrée, une belle locomotive électrique très différente des noires motrices suant et crachant des jets de vapeurs. Mais à Valence, à la nuit tombée, il avait fallu en changer pour prendre la direction de Saint-Gervais, sur une ligne non encore électrifiée. A Saint-Gervais, à demi-endormi, il avait fallu quitter le train pour une micheline qui allait nous conduire à Chamonix, où nous attendait au matin un chauffeur de l’hôtel Savoy. Installés à cet hôtel, il nous était possible d’apercevoir alors les chalets du préventorium des Soldanelles, dont j’ai appris bien plus tard que l’un d’eux avait été construit par Violet le-Duc. En haut d’un vaste pré, trois bâtisses en bois plus ou moins tarabiscotées des balcons ouvragés, des grands sapins, le décor en arrière-plan du sommet du Brévent ponctué d’énormes pylônes d’un téléphérique, voilà ce que je découvrais de la fenêtre de ma chambre. Celle de Maman donnait sur la ville et sur le massif du Mont-Blanc, les Grandes Jorasses, le Dru dont je n’allais pas tarder à apprendre qu’une pâtisserie réputée composait des spécialités au chocolat ainsi dénommées dont j’allais faire mon régal à chaque visite de mes parents.Nous étions attendus au Miremont, sorte de villa blanche de la montée de la Mollard, au dessus de l’église paroissiale. Je revois le bon docteur Aulagnier qui, dès notre arrivée, sût gagner ma confiance par des paroles rassurantes, une grande gentillesse alliée à une sorte d’autorité naturelle
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SOUVENIRS DE MON SÉJOUR AUX SOLDANELLES,
préventorium de Chamonix, de mars à juin 1964.
Comte DP
Si je dois remonter le fil de ma mémoire pour me remémorer ce court séjour en Haute-Savoie, je me revois d’abord quittant un soir le port de Marseille avec Maman, disant adieu à Papa et à mes frères et sœurs qui nous avaient accompagnés depuis la Corse jusque là, pour rejoindre la Gare Saint-Charles en exergue d’un voyage nocturne dont la perspective ne m’enchantait guère…Une atmosphère fébrile enveloppait alors l’immense halle métallique, un brouhaha de cris, de sifflets, des porteurs qui se bousculaient, s’invectivaient, des voyageurs pressés, la fumée de quelques locomotives bruyantes dont les tampons s’entrechoquaient violemment contre des wagons ou des butoirs, rien de rassurant pour un gamin de treize ans qui venait tout juste de quitter sa montagne natale et qui se préparait à sa première séparation d’avec le cocon familial.
Depuis plusieurs mois je traînais avec une mauvaise toux, assez légère mais accompagnée d’une petite fièvre qui avait inquiété mes parents. N’avions-nous pas avec nous notre grand-oncle paternel, dont on disait qu’il était poitrinaire, et dans les bras duquel j’étais toujours fourré, souvent pour écouter à la radio une émission qu’il affectionnait particulièrement, « Les Grandes Voix Humaines », les grands airs d’opéra que j’ai grâce à lui appris à aimer…De fait, au cours de l’année 1963, j’avais appris à l’Institution Sainte-Marie que ma cuti-réaction à la tuberculine était devenue positive et il avait fallu dès lors, d’examen en examen, de radiographie en radiographie, se résoudre à l’idée qu’une « primo-infection » tuberculeuse était à l’œuvre. Nous étions même venu consulter, à Marseille, l’éminent professeur de Lannoy, un ami de Papa, chez lequel on m’avait pratiqué une des toutes premières tomographies, examens qui confirmaient la nécessité d’un traitement au P.A.S. ( Para-Amin salicylate de Sodium ) , sorte de granulé amer qu’il me fallut ingurgiter plusieurs fois par jour, juste avant les repas, durant des mois, sans qu’une amélioration ne se dessinât vraiment.
Après de nouvelles consultations, provisoirement déscolarisé, je passais le triste hiver 1963/64 devant la télévision, alité ou en chambre, isolé de mes frères , sœurs et cousins, que je ne voyais qu’à certaines heures de la journée pour de courts intermèdes de jeux.
Un des chalets faisant partie des Soldanelles , le chalet des filles
Mes parents avaient opté pour un séjour en haute-montagne, non pas en sanatorium comme cela avait été décidé pour un de mes frères aînés cinq ans auparavant, et qui était parti deux années chez les sœurs du Roc des Fiz, non. Pour moi , il n’y avait pas nécessité d’un traitement de choc, un séjour à Chamonix devait normalement suffire avec une poursuite médicalisée du traitement au PAS. Les médecins conseillaient alors volontiers le préventorium du docteur Aulagnier, un établissement de taille humaine, pratiquement en ville ou aux abords immédiats de Chamonix, une structure quasi familiale, catholique, dotée d’une institutrice, en lien permanent avec les parents constamment informés des progrés de la santé de leur progéniture, bref rassurante pour les enfants qui ne se sentaient pas ainsi complètement coupés de leur milieu familial et pour les parents qui suivaient de très près les progrès de leurs fils.
Le train Marseille-Valence entrait en Gare au moment où nous en franchissions l’entrée, une belle locomotive électrique très différente des noires motrices suant et crachant des jets de vapeurs. Mais à Valence, à la nuit tombée, il avait fallu en changer pour prendre la direction de Saint-Gervais, sur une ligne non encore électrifiée. A Saint-Gervais, à demi-endormi, il avait fallu quitter le train pour une micheline qui allait nous conduire à Chamonix, où nous attendait au matin un chauffeur de l’hôtel Savoy. Installés à cet hôtel, il nous était possible d’apercevoir alors les chalets du préventorium des Soldanelles, dont j’ai appris bien plus tard que l’un d’eux avait été construit par Violet le-Duc. En haut d’un vaste pré, trois bâtisses en bois plus ou moins tarabiscotées des balcons ouvragés, des grands sapins, le décor en arrière-plan du sommet du Brévent ponctué d’énormes pylônes d’un téléphérique, voilà ce que je découvrais de la fenêtre de ma chambre. Celle de Maman donnait sur la ville et sur le massif du Mont-Blanc, les Grandes Jorasses, le Dru dont je n’allais pas tarder à apprendre qu’une pâtisserie réputée composait des spécialités au chocolat ainsi dénommées dont j’allais faire mon régal à chaque visite de mes parents.Nous étions attendus au Miremont, sorte de villa blanche de la montée de la Mollard, au dessus de l’église paroissiale. Je revois le bon docteur Aulagnier qui, dès notre arrivée, sût gagner ma confiance par des paroles rassurantes, une grande gentillesse alliée à une sorte d’autorité naturelle. Un homme aux cheveux blancs coupés en brosse, des lunettes cerclées d’or, une blouse blanche, et son épouse, également médecin, une femme digne, dont je me rappelle qu’elle usait d’une canne, et que d’elle aussi émanait une certaine autorité presque masculine, qui me rappelait la directrice des louveteaux, une « continentale » qui commandait aux cheftaines pour tout le district de Corse…
A mon grand effroi, c’est là qu’il a fallu me séparer de Maman, qui repartait le soir mais qui ne restait pas pour mon entrée dans l’établissement. C’est le docteur qui me conduisit aux Soldanelles où j’allais maintenant découvrir le cadre de ma nouvelle vie.
L’établissement était composé de trois chalets, en plus du Miremont: le petit chalet accueillait je crois bien les tous petits, le chalet des filles ensuite, puis le chalet des garçons où m’attendaient Mademoiselle Mermier, et son adjointe Mademoiselle V. exactement), deux « vieilles demoiselles » plutôt revêches, mais dont j’allais apprécier par la suite une certaine bonté d’âme. J’entendais dans les locaux des galops d’enfants dégringolant les escaliers pour le goûter ce qui n’augurait rien de bon pour moi, plutôt d’un naturel inquiet.
On me présentât ensuite aux infirmières, ou monitrices, je n’ai jamais vraiment su, puis au personnel de chambre et de service, dont une vieille italienne prénommée Florentine, brocardée par les enfants à cause de son accent marqué, et la cuisinière, une dame forte d’allure paysanne plutôt bourrue, mais au cœur d’or, puis d’autres dont je ne me souviens plus. L’aumônier enfin, en soutane noire, comme tous les prêtres que nous avions fréquentés jusque là.Puis on me conduisit à ma chambre, où j’allais demeurer quelques jours en observation, avant de pouvoir me joindre aux autres enfants pour partager leur vie quotidienne
Le Dimanche nous avions la messe au sein de l’établissement: tout le monde s’y retrouvait, les filles que l’on ne croisait jamais en semaine, les garçons, le personnel… après nous avions un repas amélioré, plus digne et plus copieux, présidé par Monsieur l’aumonier, précédé du Benedicite. Peut-être même nous exemptait-on ce jour là de PAS ?
Le soir, le téléphone de l’établissement était ouvert aux appels des parents, plus ou moins réguliers selon les familles. J’y avais eu droit tous les soirs au début mais j’avais ensuite jugé que cela me démarquait trop des autres enfants et je crois bien que j’avais moi-même demandé à ce que l’on espaçât ces appels. L’extinction des feux arrivait assez tôt après le dîner, et les nuits étaient entrecoupées des visites discrètes et feutrées de la surveillante, une autre vieille demoiselle qui résidait à demeure dans le chalet des filles, au dernier étage, et qui passait à plusieurs reprise dans chaque chambre.
Les repas se passaient dans une atmosphère disciplinée, la table des garçons, une quarantaine autant que je men souvienne, était au bout de la salle, près des cuisines, puis ensuite deux grandes tables étaient disposées pour les filles , deux tables de 50 environ, mais tout cela se passait dans le calme. Les repas étaient de très bonne qualité mais pas forcément à mon goût: ainsi fûs-je amené à goûter aux purées d’épinards qui me firent presque regretter le PAS tellement je les détestais. Moi si discret à l’ordinaire, j’avais osé m’en plaindre au docteur Aulagnier, à faire intervenir mes parents, à refuser d’en absorber voire même à retourner mon assiette à la cuisinière à plusieurs reprises au grand amusement de mes camarades, peut-être plus habitués à manger de cette mixture, et qui découvraient étonnés chez ce petit garçon docile des accès inattendus de rébellion.
Finalement le bon docteur m’avait exempté d’épinards.
C’est au Soldanelles que je vis pour la première fois, à mon grand scandale, un prêtre sans soutane! L’aumônier avait du nous quitter et il avait été remplacé par un prêtre de retour d’Afrique, un missionnaire d’allure militaire en civil et col romain, ce qui m’avait paru tout à fait déplacé. C’est peut-être pour cela que je suis resté par la suite et avec toute ma famille un fidèle inconditionnel de Mgr Lefebvre.
Des colis arrivaient de la part de nos parents, très attendus au moment de Pâques par exemple. Il était d’usage d’en partager le produit avec les autres enfants, usage auquel je me pliais volontiers car les colis arrivaient sommes-toutes assez souvent. De même, en alternance, Papa et Maman me rendaient visite à tour de rôle. J’avais alors une permission de deux jours, où je pouvais manger et dormir à l’hotel Savoy où ils descendaient, pour peu que je continue mon traitement au PAS. Et je faisais fièrement découvrir à mes parents les beautés de la ville et de ses environs, la cueillette des myrtilles, les balades en forêts, le train à crémaillères de la Mer de Glace , les téléphériques. Et je pus donc goûter aux fameux « drus » dont j’allais devenir un fervent consommateur à chaque visite parentale. On les achetait dans une pâtisserie du centre ville, près du Casino Municipal je crois, au début de l’avenue qui conduit à la Gare.
Mes résultats médicaux étaient plus que meilleurs, les traces de toute infections disparaissaient de jour en jour et le Docteur Aulagnier pût bientôt rassurer mes parents sur mon sort. Garçon « méritant », il avait voulu me récompenser en m’invitant à déjeuner dans la grande villa qu’il occupait avec sa famille, et je l’entends toujours téléphoner à Papa: « Venez le chercher, il n’attend que ça. Un été en Corse achèvera de perfectionner sa guérison, venez-donc. «
Le MIREMONT Construit par le docteur Tobbé pour en faire un préventorium