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Les Bouchards : connaissez vous ce hameau hors du temps ?

Écrit le : 12 juin 2017

 Au delà des Houches, dans ce petit vallon caché de Vaudagne sur le chemin vers le mont Borrel se niche un hameau des plus magnifiques.

Ici le temps est suspendu. Quelques maisons, entourées de greniers et remises,  un four à pain. Pas de clôtures. Il y a les Bouchards d’en haut,  avec trois maisons, les Bouchards d’en bas avec cinq maisons. En patois  on dit les Bouchards d’ava et les Bouchards d’amon.

On apprécie ce milieu préservé, authentique. Certaines de ces  anciennes fermes ont été restaurées,  sans ostentation, dans le respect de l’architecture originelle. La plupart datent de la fin du 18ème, début du 19ème.  Sur la mappe sarde  on en comptait un plus grand nombre.

Ces fermes sont édifiées selon le même plan, comme toutes celles de notre vallée. Leurs bases sont construites avec les pierres des torrents, jointoyées à la chaux puis crépies  également à la chaux.   Ce rez-de-chaussée    abritait  à la fois les hommes, à l’aval du bâtiment  vers le soleil. et  les animaux  à l’amont (vaches- chèvres-cochon,  parfois un mulet).Le long des façades, sur le pignon avant, courent des galeries où l’on faisait sécher le linge et aussi les petites récoltes comme les oignons ou les prunes produites dans les champs du côté de Servoz -Passy. De même pour  le chanvre ou le lin qui étaient suspendus à de  longues perches accrochées au pignon.

 Pour accéder  à l’intérieur on emprunte  une sorte de « sas » appelé le « devant de l’Outa ». Celui-ci  donne sur  deux portes. L’une ouvre sur un  un couloir appelé « puech » par lequel on accédait   au logement familial, d’abord   à la cuisine appelée outa. Outa lieu de la « bourne » immense cheminée traversant la totalité de la maison. A l’intérieur on y fumait les salaisons, provisions indispensable pour la survie de toute la famille.

De là on accédait au   pèle, pièce chauffée par un poêle, le  lieu de vie de la famille. Parfois trouve t-on  une chambre supplémentaire  pour les parents.

Du « devant de l’outa »  une autre porte donne  accès à l’écurie où se tenaient  les bêtes  le temps des longues périodes d’hivernage.

Au sous-sol se trouvait la cave. Y étaient entreposés les fromages fabriqués par la famille, les salaisons fumées ou salées sur place,  les réserves de « tartiffles » (pommes de terre) ou fruits produits dans  les environs.

La partie supérieure abrite la grange à foin. Une  charpente dite « à colonnes » s’appuye  sur la maçonnerie du bas.  Les parois sont formées par un mantelage de planches horizontales non jointes afin d’aérer l’ensemble. Adossée à l’amont, est aménagé  un accès de plain pied. On  stockait « les trosses » de foin,  afin de nourrir les bêtes durant les longs mois d’hiver.

Chacune des ses fermes possède un, voire deux greniers. Un four a été restauré.

Ici on est en paix.   Respectons ce lieu magnifique…

Merci à Yves Borrel pour sa collaboration

Histoire et patrimoine de la vallée de Chamonix

Christine Boymond Lasserre

 

 

 

 

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Christine Boymond Lasserre

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